le nouveau monde : telefilm d'hierisis95 (22.05.2008 à 11:20)
voici la critique du parisien d'hier matin :
Lucie rêve d'avoir un môme Rien ne s'y oppose : elle a la trentaine, un boulot de conseillère et elle vit en couple. Il ne lui reste plus qu'à trouver un géniteur et père, autrement dit "un référent masculin". Car Lucie vit avec Marion, et c'est ensemble qu'elles veulent batir ce qu'elle appellent "le nouveau monde".
"Au départ, la productrice, Monique Bernard-Beaumet, voulait une adaptation d'un roman d'Eliane Gir ard (Mais qui va garder le chat ?), explique Catherine Touzet, co-scénariste avec Ludovic Pion-Dumas. Elle avait très envie d'un sujet sur l'homosexualité féminine. Moi ce qui m'a intéressée dans ce livre, c'est le fait qu'une des deux héroïnes voulait un enfant.
Tout semblait réuni pour que le sujet ait quelques peines à voir le jour , si la télévision a de moins en moins de réticences à mettre des homosexuels en scène, elle n'est pas encore aussi à l'aise avec les homosexuelles...
"Je me souviens de Tous les papas ne font pas pipi debout, il y a dix ans, qui racontait les problèmes rencontrés à l'école par un enfant élevé par deux femmes, et la Surprise, l'année dernière, l'histoire d'une rencontre entre deux femmes, interprétées par Mireille Perrier et Rachida Brakni, poursuit Catherine Touzet. Les deux fois, c'était sur le service public, et de les deux fois il s'agissait de films dramatiques."
La scénariste elle, ne voulait "pas du tout qu'on traite le sujet comme un fait de société" et rêvait de s'adresser à tous les couples sur le point d'enfanter "un homme, une femme, deux hommes, deux femmes, peu importe la combinaison".
On est loin, très loin des univers du type "THE L WORD", qui fait son miel de la réalité lesbienne toute crue.
"ce genre de série est moins grand public, admet celle qui travaille actuellement sur la troisième saison de Sur le fil. Le nouveau monde, on l'a fait en se disant que c'était un téléfilm comme un autre : on n'est ni dans la revendication, ni dans le drame, ni dans la catastrophe"
Les responsables de France 2 n'ont pas cillé, et sa liberté de création fut totale. On s'en félicite. Mais on aurait été transporté de bonheur si le téléfilm avait vu le jour... il y a cinq ans.
'En France, la fiction a toujours un temps de retard sur la société, admet la jeune femme. Mais parce que les séries américaines sont passées par là, on va enfin pouvoir aborder des sujets politiques, ou simplement plus contemporains. La fiction française est à un tournant, et c'est notre grande chance."
Aude Dassonville - le parisien