L Word. 1.06 : Losing it.
Détroit de Michigan, dans un fast-food, deux ans plus tôt.
MANAGER : Roxanne. Si tu as le temps de te reposer, t’en as pour nettoyer ! Au travail ! Je préfère ça.
ROXANNE : Quel connard !
Dans une boîte gay pour hommes.
HARRY SAMCHUCK : Bien, il l'a amené. Superbe, non ? Qui t'a élevé, des loups ? On fait quelques présentations, avant de toucher aux drogues. C'est vrai.
SHANE : Putain !
HARRY SAMCHUCK : Tu es... délicieux.
SHANE : Pourquoi ne lui as-tu pas dit ?
CLIVE : Je n'en ai pas eu l'occasion. J'allais le faire, mais...
HARRY SAMCHUCK : Me dire quoi ?
CLIVE : Harry, Shane est...
HARRY SAMCHUCK : Shane est quoi ? Un ancien escroc, un meurtrier... ? Pitié, dis-moi que tu n'es pas hétéro !
SHANE : Je suis une fille. Une femelle, Harry !
HARRY SAMCHUCK : Dis donc... l'androgynie est troublante ! C'est sûrement révolutionnaire, mais je dois admettre que je suis déçu... les garçons maigres ont toujours... une grosse bite !
SHANE : Tu es un vrai charmeur, hein ?
HARRY SAMCHUCK : Magnifique !
Chez Bette et Tina.
BETTE : Je peux te rendre un service ? N'importe lequel. Tu ne te sens pas malade, si ?
TINA : Juste réveillée, mais ça va.
BETTE : Tu pourras dormir dans l'avion... on passera également quelques heures à l'hôtel, avant l'ouverture. Si tu pouvais avoir quelque chose à l'instant précis, ce serait quoi ?
TINA : Un truc froid. Comme un sorbet... mais plus sucré... tu sais, ces esquimaux fusée...
BETTE : Un "slurpee".
TINA : Un "slurpee".
Dans la boîte gay pour hommes.
CLIVE : Shane et moi avons tourné à Santa Monica, pendant six mois.
HARRY SAMCHUCK : Vraiment ? Que faisait notre amie ?
CLIVE : Uniquement des masturbations... peu importe combien ils lui offraient. Elle aurait pu se faire beaucoup d'argent.
HARRY SAMCHUCK : Voilà ce... qu'on appelle l'intégrité. Malheureusement, ce n'est pas quelque chose que tu peux acheter ou... voler dans cette ville. D'après toi, voudrait-elle...
CLIVE : Oh non, elle en est sortie... elle est coiffeuse, maintenant... ou plus précisément, assistante shampooineuse, aspirant à...
HARRY SAMCHUCK : Alors, es-tu bonne à ça ?
SHANE : Bonne à quoi ?
HARRY SAMCHUCK : Parce que je vais t'envoyer Cherie Jaffe... la collaboratrice de ma femme... si il existait une corporation de femmes à Hollywood... Cherie Jaffe en serait la directrice !
SHANE : Et alors ?
HARRY SAMCHUCK : Alors, si elle aime ce que tu lui fais.. tu seras la coiffeuse la plus en vue de tout Hollywood... avant même de t'en rendre compte.
GARS : Prends-en, Clive.
CLIVE : Ne serait-ce pas la dose la plus démente que tu aies jamais prise ?
SHANE : Je m'attendais à de la poudre ! C'est quoi ?
GARS : Tout le monde fait dans l'Oxy, aujourd'hui. Harry t'adore... tu vas devenir importante.
SHANE : Merci.
GARS : Bon travail.
Entre les maisons de Bette et Tim.
TIM : Désolé, je faisais trop de bruit ?
BETTE : Non, je... Tina a eu un petit creux tardif. Tu veux en parler ?
TIM : Je suis un putain d'idiot !
BETTE : Pas du tout... ça a été un choc total... jamais je n'aurais cru que Jenny pourrait te tromper...
TIM : Je l'ai épousée, Bette. Huit heures après l'avoir surprise la tête de Marina entre les jambes... on se disait : "Je le veux" dans... une chapelle sordide à Tahoe. Tu vois le topo ?
BETTE : Il nous arrive... de faire des trucs dingues quand on craint de perdre quelqu'un... je comprends complètement ta réaction.
TIM : Je me suis réveillé au beau milieu de la nuit, dans cette chambre d'hôtel... je ne m'étais jamais senti aussi vide, aussi... plein de rien... je l'ai laissée là-bas... je me suis éloigné d'elle... mais maintenant, je n'ai aucune idée d'où elle se trouve.
BETTE : Je sais... que ça doit faire mal, mais... Jenny est écrivain, tu sais ? Les écrivains ont besoin d'expériences... Et si cette histoire avec
Marina se résumait à cela ?
TIM : Quoi, une expérience ? Tu le penses ? Je croyais plutôt que c'était vous, les foutues gouines...
BETTE : Ne mets pas tout le monde dans le même panier ! Voilà pourquoi Tina et moi avons quitté votre soirée... on ne voulait pas se mêler à cette histoire. Mince... tu ne savais pas que ça avait déjà commencé, hein ? Tim, je... Désolée de... n'avoir rien dit... je ne savais pas quoi faire... tu es mon ami, et parfois... c'est le messager qui trinque.
TIM : Depuis combien de temps ça dure ?
BETTE : Tu devrais poser la question à Jenny...
TIM : Pourquoi personne ne veut me dire la vérité, Bette ?
BETTE : Pas plus d'un mois.
TIM : Combien de fois ?
BETTE : Tim, je n'ai aucun moyen de le savoir !
TIM : Dix ? Cent ? Allez Bette, je croyais qu'on était amis ?
BETTE : On l'est ! Mais je n'en sais rien. Je suis désolée.
Sur le bord de la route.
JENNY : « Tim, je t'offre mon coeur, arraché de ma poitrine. Eviscérée, je suis. »
Chez Tim.
TIM : Allo ? Non, je ne veux pas changer de compagnie longues distances !
Chez Bette et Tina.
BETTE : On restera au "Soho Grand"... Le Musée d'Art Moderne est en centre ville... ce qui signifie que la voiture doit être là à 6h30... ainsi, on aura tout le temps de patienter dans le trafic. D'accord ? Très bien. Merci, James. Au revoir ! Tu te sens vraiment mal ? Tu pourras dormir pendant tout le voyage en avion... en plus, on est en première classe... génial, non ?
TINA : Ouais, je sais ! La "Fondation Peabody" a inclus mon nom dans l'invitation... Pour la première fois, nous ne sommes pas "Bette Porter et une invitée" !
BETTE : Je vais te dorloter... Tu n'auras rien à faire... je te porterai, s'il le faut. Tu n'es vraiment pas en forme, hein ?
TINA : Si, je vais bien. Je vais.. attacher ça. Je suis... je vais m'asseoir. J'ai juste besoin de respirer.
BETTE : Bébé, ta santé est de loin la chose la plus importante dans notre vie en ce moment... d'accord ? S'il faut que tu restes à la maison, je comprendrai.
TINA : Tu es sûre ? C'est si important pour toi... je tenais à venir.
BETTE : J'aurais préféré que tu viennes... mais tu sais quoi ? Je veux que tu écoutes ton corps.
TINA : Désolée, j'aimerais me sentir mieux. Gurudev m'a recommandé un herboriste chinois... qui détient un traitement pour les nausées matinales... je vais l'appeler et prendre un rendez-vous.
BETTE : Oh, c'est bien ! Si Gurudev l'a dit... Très bien. Je suis inquiète de te laisser ici, toute seule.
TINA : Ca va aller, ne t'inquiète pas. Dire que je ne vais pas à New York avec toi !
BETTE : Je vais te dire... appelle-moi tout le temps, pour n'importe quelle raison. Tu le feras ? Je t'aime.
TINA : Je t'aime, bonne chance.
BETTE : Merci.
TINA : Oh, bon sang...
Au Planet.
FILLE 1 : On pourrait avoir des go-go danseuses... chaudes, sexy, très féminines !
FILLE 2 : Non, il nous faut des superbes gouines... qui ne retirent pas leurs vêtements.
FILLE 3 : A moins qu'elles n'en aient envie !
FILLE 1 : Comment va-t-on l'appeler ?
FILLE 2 : Que pensez-vous de... "La lèche" ?
FILLE 3 : Ennuyeux... "Vulve" ?
FILLE 1 : Trop clinique...
FILLE 2 : Ouais, trop années 70... Pourquoi pas... "La chatte" ? C'est parfait !
FILLE 1 : J'adore ce nom !
FILLE 3 : Moi aussi. Très bien, "La nuit de la chatte" ! On risque de froisser les gens...
FILLE 1 : On les emmerde ! Ils n'auront qu'à faire avec... on a bien des pénis devant les yeux chaque jour de la semaine !
FILLE 2 : Exactement.
FILLE 3 : "La nuit de la chatte"... Faites avec !
ENSEMBLE : Allez "La chatte" !
ALICE : Shane, où es-tu ? Je me sens très seule, ici au Planet... tes colocataires martèlent "chatte" comme si elles avaient le syndrome de la Tourette. Dana et Lara sont parties, elles n'ont pas arrêté de me lancer des signaux..."on a baisé toute la nuit, personne d'autre au monde ne compte"... c'était grossier. Bref, j'aimerais que tu sois ici... pour partager ta hargne et ton cynisme avec moi. Au revoir.
LISA : Je peux me joindre à toi ?
ALICE : Salut ! Non. Je veux dire, si !
LISA : Alors, comment va ta mère ? A-t-elle eu le rôle dans ce film ?
ALICE : Je n'en reviens pas que tu t'en souviennes !
LISA : J'étais inquiet pour toi... tu avait l'air stressée quand elle a appelé.
ALICE : Ca ne s'est pas amélioré depuis... mais c'est ennuyeux, tu ne veux pas entendre ça.
LISA : Parle-moi.
ALICE : Très bien, ma mère a dépensé tout son argent... il n'y a jamais eu de rôle dans un film... voyons voir... elle est surendettée, du coup elle a dû quitter son appartement de Palm Springs... et maintenant, mon frère et ma soeur pensent que je devrais la laisser vivre avec moi... parce que, tu sais, ils sont mariés, ils ont des enfants... tout le tralala.
LISA : Ils pensent donc que tu es moindre... ils te traitent comme une esclave et te donnent des ordres... parce que tu n'as pas choisi de suivre leurs valeurs conventionnelles... ils pensent que, parce qu'ils ont des familles traditionnelles... et qu'ils suivent le modèle classique... tu devrais renoncer à ta liberté et à ton autonomie. Tout ça parce qu'on n'a pas suivi... leur connerie de chemin strict et limité... qui nous légitimerait à leurs yeux !
ALICE : Ouais, c'est exactement ce que j'essayais de dire.
Devant le salon de coiffure de Shane.
JOHN : Sors tes fesses de là, rentre, et va te laver... avant qu'un client ne te voie !
SHANE : Salut, John.
JOHN : Ne me dis pas : "Salut, John"... tu fous un bordel effrayant devant mon salon ! Tu sais quoi ? Je me fous de savoir quelles choses débiles tu as pu faire... avec quels abrutis pour te mettre dans un état pareil... mais je ne tolérerai pas que tu immisces ta vie privée dans mon salon ! Tu m'as compris ?
SHANE : Ouais, j'ai entendu...
JOHN : Sors !
Au Planet.
ALICE : Tiens, j'allais justement t'appeler ! Je le jure. Bette m'a dit de te laisser dormir jusqu'à 10h30.
TINA : Elle t'a appelé ?
ALICE : Ouais, en route pour l'aéroport... vers 6h du matin, merci ! Comment te sens-tu ?
TINA : Bien, maintenant que j'ai vomi la plupart de mes organes internes... Dr Wilson m'a conseillé des suppositoires de progestérone... mais je vais d'abord aller chez un herboriste chinois, cet après-midi.
LISA : Je peux t'offrir un thé ? Quelque chose à grignoter ?
TINA : Merci... je peux y aller moi-même
LISA : Non, ça me fait plaisir... c'est un si... merveilleux et fou moment dans le corps d'une femme... je suis jaloux car mon corps ne connaîtra jamais cette expérience.
Chez Tim.
TIM : Allo ? Je cherche à joindre une cliente, Jenny Schecter. Excusez-moi, la chambre est au nom de Tim Haspel... "H.A.S.P."... A quelle heure est-elle partie ? Putain, Jenny !
Sur le bord de la route.
JENNY : « En plus de mon coeur, je veux t'offrir de petits organes... mes glandes, mon pancréas, une variété de chair... »
Au poste de police.
POLICIER : Jeudi à 4h du matin. M. Haspel, pour enregistrer votre déposition, votre femme doit avoir... disparu depuis au moins quarante-huit heures.
TIM : Ecoutez... je peux vous donner une description, de cette façon si elle n'est toujours pas rentrée... vous aurez déjà les informations et ça...
POLICIER : J'ai peur que vous ne deviez repasser.
TIM : Ca n'a aucun sens ! Je dois vous dire ce qui c'est passé... ainsi, vous pourrez décider quelle est la meilleure...
GARS 1 : Excusez-moi, on voudrait renouveler nos cartes de parking.
TIM : Vous pouvez patienter ? Je parle, d'accord ? Très bien, laissez-moi vous expliquer... Ma petite amie... enfin, ma femme est... bouleversée. Elle n'a pas les idées claires... il se trouve qu'elle m'a trompé... avec une femme... après quoi, on s'est mariés.
GARS 1 : Ouh la la !
TIM : Je suis sérieux, putain ! Ferme-la.
GARS : Dites donc, si vous la retrouvez... vous feriez mieux de ne pas la lui rendre !
POLICIER : Comme je l'ai dit, M. Haspel... la police ne peut rien faire pour l'instant.
TIM : Et si c'était mon petit ami, hein ? vous m'aideriez, là ?
GARS 2 : Probablement.
POLICIER : Ca suffit.
Dans le salon de coiffure de Shane.
JOHN : Pouvez-vous patienter une seconde ? Bonjour, puis-je vous aider ? Patientez. Mme Zimmer, bienvenue au "Lather"... vous êtes loin de votre studio !
ELLIE ZIMMER : Je suis venue directement de mon déjeuner... pour voir Shane.
JOHN : Shane, très bien... je vais la chercher... pourquoi n'attendriez-vous pas ici, une seconde ? Je vais voir si elle est prête... prenez un siège. Shane !
SHANE : Quoi ?
JOHN : Pour l'amour du Ciel ! Ellie Zimmer est à l'accueil !
SHANE : Qui est Ellie Zimmer ?
JOHN : Zimmer... Ellie Zimmer ! La chef de studio, la prêtresse de la mode... l'amie de Madonna et de Jennifer Lopez !
SHANE : Oh, ouais... je la connais, Harry l'a envoyée.
JOHN : Oh, mon Dieu... te rends-tu compte à quel point c'est important ? Ellie Zimmer au "Lather", entre tes mains... Seigneur, aidez-nous ! Debout, lave-toi et viens ! Shane sera à vous dans une minute... en attendant, que diriez-vous d'un thé chai, d'un café lacté, de mon nouveau scénario ?
ELLIE ZIMMER : Est-ce Shane ?
JOHN : Dans toute sa splendeur.
ELLIE ZIMMER : J'adore Harry !
Dans la voiture où se trouve Jenny.
MALCOM : Salut.
JENNY : Salut.
MALCOM : Tu en veux un ?
JENNY : Non.
MALCOM : S'il te plaît ?
FILLE : Allez Jenny, prends-en un.
Chez l’herboriste chinois.
LEI LING : Ce type est le meilleur... après mon accident de voiture, il m'a remise sur pieds... aujourd'hui, j'amène mon petit-ami pour son mal de dos chronique... vous êtes ici pour quoi ? Est-ce une question inappropriée ? J'imagine que oui.
TINA : Nausées matinales. J'espère vraiment que ça va marcher.
LEI LING : C'est un faiseur de miracles. Je disais... Qu'a-t-il dit, Marcus ?
TINA : Oh, mon Dieu ! Bette et moi, on voulait t'appeler...
MARCUS : Ne me dis pas.
TINA : On est enceintes !
MARCUS : Félicitations ! C'est formidable.
TINA : Génial, non ?
Dans la voiture où se trouve Jenny.
JENNY : Pour toi, mon coeur.
MALCOM : Pourquoi es-tu là ?
JENNY : Vous m'avez prise en auto-stop.
MALCOM : Non, je veux dire, pourquoi es-tu ici ? Pourquoi faisais-tu de l'auto-stop ? Que se passe-t-il ? Fuis-tu quelque chose ?
JENNY : Non, je ne fuis rien.
MALCOM : As-tu commis un crime ?
JENNY : Non, je n'ai pas commis de crime.
MALCOM : Quoi, alors ? As-tu fait quelque chose de mal ?
JENNY : J'avais un petit ami... un mari, qui s'appelle Tim... je l'aime très fort... ensuite, je me suis sentie... j'ai rencontré une femme, Marina... avec qui j'ai eu une liaison... et Tim l'a découvert.
FILLE : Alors, tu es lesbienne ?
JENNY : Je ne sais pas.
FILLE : Tu devrais faire attention... mes amies, Roxanne et Katie, ont été virées du restaurant où elles travaillaient... parce qu'elles étaient lesbiennes. Elles s'embrassaient, le gérant les a vues... et les a dénoncées à leurs parents. Elles ont été séparées et envoyées dans des pensionnats... l'une d'elles s'est suicidée.
JENNY : Oh, c'est horrible !
FILLE : Alors, sois prudente.
MALCOM : Elles n'étaient pas tes amies... c'était un "Spécial après l'école" !
FILLE : Peu importe, elle est morte.
Chez l’herboriste chinois.
LEI LING : Donneur de sperme ? Tu ne m'en as jamais parlé.
MARCUS : Bébé, ce n'est pas un problème.
LEI LING : Pas un problème ? Le cycle de vie d'un spermatozoïde est de soixante-douze heures... le sperme que tu lui a donné était en toi quand on a fait l'amour... ce n'était pas que ton sperme que tu as donné !
TINA : Excusez-moi, je pense que vous... quel est votre nom, déjà ?
LEI LING : Et vous, quel est votre nom ? Et si on décide d'avoir un bébé ? Ca sera un demi-frère ou une demi-soeur ! Qu'envisageais-tu ? De tous se réunir à Noël ? Aux anniversaires ? Ou bien de ne jamais me le dire ?
HERBORISTE : Excusez-moi...
MARCUS : Lei Ling, tu en fais trop.
LEI LING : J'en fais trop ? Tu plantes tes graines partout... et j'en fais trop ? Tu es un trou du cul ! Et ça signifie que tu es... derrière toi !
HERBORISTE : Je vais devoir vous demander de poursuive dehors...
LEI LING : Toi, dehors !
TINA : Au revoir, Marcus.
HERBORISTE : Vous, dehors ! Oui, vous ! Dehors !
Dans la voiture où Jenny se trouve.
MALCOM : Qu'écris-tu ?
JENNY : Une lettre pour Tim.
MALCOM : Tu veux bien me la lire ? S'il te plaît ?
FILLE : Lis-la, bon sang !
JENNY : Tim, je t'offre mon coeur... arraché de ma poitrine. Eviscérée, je suis. Si je pouvais... je plongerais mes doigts... à travers ma poitrine et m'arracherais le coeur pour te le donner. Une masse charnue... de diathèse morbide.
MALCOM : C'est quoi, la diathèse ?
JENNY : Comme une recevabilité à la maladie... comme si toutes ces parties de moi étaient susceptibles d'être envahies.
MALCOM : Diathèse morbide, diathèse morbide... Ca voudrait dire qu'elle serait putride ! Quelle idée d'offrir à Tim un tas de viande malade? S'il te plaît, lis-en plus.
JENNY : En plus de mon coeur, je veux t'offrir de petits organes... mes glandes, mon pancréas, une variété de chair...
Devant chez l’herboriste.
LEI LING : C'est injuste envers moi... comment avez-vous pu faire ça ? Quel genre de femme veut l'enfant d'un homme qu'elle connaît à peine? Cette histoire n'est pas terminée, madame... je connais la loi... Marcus et moi avons des droits sur cet enfant...je vous poursuivrez en justice s'il le faut !
TINA : Chérie ? Mon Dieu, je suis vraiment flippée, là... une chose horrible vient de se produire... j'ai besoin de te parler. Où es-tu ? Tu es probablement en route pour "M.O.N.A."... ne t'inquiète pas, ça va aller... appelle-moi dès que tu reçois le message. Au revoir. Putain !
Dans le salon de coiffure de Shane.
ELLIE ZIMMER : Harry avait raison... tu es un génie des cheveux, Shane... personne d'autre ne me touchera !
JOHN : Oui, vous êtes superbe ! Bon travail, Shane. Vous savez, j'aurais peut-être fait quelque chose... d'un peu différent... Puis-je vous toucher ? Comme ça. Voilà, c'est parfait !
ELLIE ZIMMER : Que fais-tu demain soir ? Veux-tu venir à une projection du nouveau film de Steven Soderbergh ? Harry sera là.
JOHN : Je suis libre.
ELLIE ZIMMER : Shane ?
SHANE : C'est tentant, mais... merci.
ELLIE ZIMMER : Appelle-moi. Ne l'adorez-vous pas ?
JOHN : Elle est la meilleure. Fantastique !
SHANE : Quand vous voulez.
ELLIE ZIMMER : Merci.
SHANE : De rien.
JOHN : Au revoir.
Chez Bette et Tina.
ALICE (REPONDEUR) : Salut, c'est Alice. Dana et sa chérie ont dit qu'elles allaient t'apporter à manger... alors je viendrai un peu plus tard, après mon entrevue... c'est comme ça que j'appelle un dîner quand j'ignore s'il s'agit d'un rendez-vous ou non ! A tout à l'heure.
DANA (REPONDEUR) : Salut, c'est moi, Dana... Lara et moi serons là vers 7h... on amènera des spécialités de ce restaurant Thaïlandais que tu adores. Au revoir.
SHANE (REPONDEUR) : Salut, c'est Shane... Bette a appelé et dit qu'on devrait tout de même faire un poker...bien qu'elle soit partie.
LEI LING (REPONDEUR) : Tu ne peux pas t'enfuir comme ça... il est facile pour moi de trouver où tu vis... je veux que tu saches que ce n'est pas ton bébé !
TINA : Chérie ? Excuse-moi de te déranger, mais je suis désespérée... quelque chose de terrible s'est produit... j'ai vraiment besoin de te parler, d'accord ? Très bien, rappelle-moi... s'il te plaît.
Chez Tim.
RANDY : Honnêtement... je serais parti aussi ! Enfin, je ne serais sans doute pas allé là-bas... mais tu as fait ce qu'il fallait... tu devais t'en aller... te changer les idées.
CAROL : Je suis inquiète... il y a beaucoup de malades dehors... des tueurs en série... Quand a-t-elle quitté l'hôtel ? Avant-hier ? Et personne n'a eu de ses nouvelles ? Elle n'a prévenu personne ?
TIM : Fait chier...
CAROL : Est-ce que quelqu'un a appelé sa mère ? Quelqu'un devrait avertir sa mère.
TIM : Sandy. Merde, j'aurai dû appeler Sandy !
Chez Bette et Tina.
LEI LING (REPONDEUR) : Marcus est mon petit ami. Et je ne suis pas...
TINA : Bon sang ! Dieu merci, vous êtes là ! Elle vient juste de rappeler... cette femme est complètement folle.
DANA : Qui est-elle ?
LARA : Tu penses vraiment qu'elle pourrait venir ici ?
TINA : Je ne sais pas de quoi elle est capable.
DANA : Très bien... faisons le tour de la maison... afin de vérifier si toutes les portes et les fenêtres sont fermées.
LARA : Ouais, bonne idée. Tu es si douée...
DANA : Non, c'est toi !
LARA : Seulement en cuisine.
DANA : Et en photographie.
LARA : Tu as l'esprit et le corps.
DANA : Non, c'est toi !
LARA : Non, c'est toi !
DANA : Tais-toi, je l'ai dit en premier.
LARA : Je l'ai dit en deuxième. Désolée.
Chez Tim.
TIM : Bonjour, c'est Tim... oui, Timothy. Bien... en fait, pas si bien... Sandy, je ne sais pas où est Jennifer. Elle n'est pas là et je suis inquiet, pour vous dire la vérité. Oui, je ne voulais pas vous alarmer... j'ai juste pensé que vous devriez savoir et qu'on devrait... Quoi ? Quand ? Non, je ne pense pas du tout qu'elle soit folle... je pense qu'elle sait exactement ce qu'elle fait, Sandy... je suis heureux qu'elle aille bien. Je dois y aller, d'accord ? Oui, merci. Putain !
RANDY : Calme-toi. Que s'est-il passé ?
TIM : Elle a appelé sa mère, il y a une heure !
CAROL : Elle va bien, tant mieux.
TIM : Alors, où est-elle ?
CAROL : Si j'avais à deviner, je dirais qu'elle est probablement...
TIM : Merci beaucoup d'être venus.
RANDY : Où vas-tu ?
TIM : Je ne sais pas, j'ai besoin de sortir...
Chez Bette et Tina.
ALICE : Salut.
SHANE : Les filles : "Liqueur en primeur, poker en arrière" !
ALICE : Tu dois nous ressortir cette blague chaque fois qu'on joue au poker ?
SHANE : Ouais.
ALICE : Que se passe-t-il avec cette fille psychotique ? Elle t'appelle encore ?
TINA : On a débranché le téléphone.
SHANE : Très bien, on mise des dollars. Lisa, tu en es ?
LISA : Un pour la dame.
A l’exposition de New York.
FEMME : J'ai été très impressionnée de la façon dont vous vous êtes dressée contre les patrons ! C'est un honneur de vous rencontrer.
BETTE : Oh, merci.
FEMME : La soeur qui a piqué l'exposition sous le nez du "M.O.C.A." !
Chez Bette et Tina.
SHANE : Kit, "Liqueur en primeur, poker à l'arrière", hein ?
KIT : Ni l'un ni l'autre, merci. Ca va ? Qu'est-ce qui cloche chez ma petite soeur pour partir... et laisser sa femme enceinte toute seule... alors qu'une espèce de cinglée lui tourne autour ? Amenez-la... j'aimerais qu'elle se montre ici. Ce serait la dernière fois ! Regardez toutes ces femmes... et ce mec : on lui botterait les fesses.
ENSEMBLE : Ouais.
KIT : Quel est son problème ? Je suis sûre que son copain a assez de sperme pour tout le monde.
DANA : Ouais !
Au Planet.
TIM : Où est-elle ?
MARINA : Entre, je t'en prie...
TIM : Où est-elle ?
MARINA : Elle n'est pas là, il faut que tu te calmes.
TIM : Ne me dis pas de me calmer, vautour ! Où est-elle ?
MARINA : La dernière fois que j'ai vu Jenny... elle m'a dit qu'elle ne voulait plus jamais me revoir... tu te souviens?
TIM : Tu n'as aucune conscience, hein ? Tu ne te sens même pas mal. Dis-moi un truc... quand tu étais assise chez moi, à dîner... as-tu pensé une seconde que tes actions n'étaient peut-être pas... Regarde-moi ! Que ce n'était pas très honorable ?
MARINA : Honorable ?
TIM : Quoi, tu ne sais pas ce que ça veut dire ? Ou ce n'est tout simplement pas important pour toi ? Tu vois, ça me tue... tu te tiens là, à ne rien dire ! Tu m'as menti... tu as poussé ma petite amie à me mentir aussi... et tu n'as rien à dire pour ta défense ?
MARINA : Jenny est responsable de ses actes... comme nous tous. Je ne pense pas que ce soit moi à qui tu en veux.
TIM : Ne me dis pas ce que je ressens ! Tu en as fait ta proie... tu as prétendu être son amie... tu as joué ton jeu intellectuel pour arriver dans son lit... tu sais quoi ? Tu es pathétique, Marina. Tu m'entends ? C'est marrant ? Tu trouves ça marrant ? Regarde-moi. Qu'est-ce que vous faites ? Vous, les filles ? Dois-je m'en soucier ? Est-ce que ça compte ?
MARINA : Tu étais là, tu sais combien ça compte. Tu devrais partir, maintenant.
TIM : Ne me touche pas !
MARINA : Jenny n'est pas ici, alors sors d'ici. Qu'essaies-tu de prouver ?
TIM : A quoi penses-tu ?
MARINA : Je ne sais pas, Tim, à toi de me le dire.
TIM : Regarde-moi. Crois-tu que je plaisante ?
MARINA : Non.
TIM : C'est ça.
Chez Bette et Tina.
DANA : Vraiment ? Alors, quel est le scoop ? Le mec lesbien sort-il avec la fausse bisexuelle ?
ALICE : Je suis bisexuelle.
LARA : Je m'y perds.
DANA : Lisa, là-bas, est un homme s'identifiant à une lesbienne.
LARA : Comme un transsexuel ?
DANA : Je me demande comment il fait pipi... en s'asseyant ? Je ne sais pas. A ton avis, Shane ?
SHANE : Je n'ai jamais pissé avec lui, je n'en sais rien.
TINA : Mais le considères-tu comme une lesbienne ou avec un homme ?
DANA : Tu devrais peut-être te désigner trisexuelle.
KIT : Putain, qu'avez-vous... a toujours vouloir compartimenter les choses et décortiquer chaque détail ? Si ce gars veut abandonner ses droits d'homme blanc... pour être un citoyen de deuxième classe... bienvenue dans notre monde !
DANA : Elle marque un point.
ENSEMBLE : Bienvenue parmi nous !
SHANE : Bienvenue aux portes du paradis.
Dans les rues de New York.
REPONDEUR : Salut, c'est Bette et Tina, laissez un message après le bip. La boîte que vous essayez de joindre est pleine, réessayez plus tard...
BETTE : Salut Roger, c'est moi, Bette... Kit t'a-t-elle dit de quelle urgence il s'agissait ? Ca fait combien de temps que Tina a appelé ? Très bien, merci. Je dois aller au "Grand Soho".
Chez Bette et Tina.
DANA : Je n'arrive pas à dormir.
LARA : Moi non plus. Tous les autres dorment.
DANA : Que fais-tu ? Non, arrête, on ne peut pas...
LARA : D'après qui ? Je trouve ça sexy, et toi ?
DANA : Il ne faut pas faire de bruit.
KIT : Hum, hum.
DANA : Merde ! Ce n'est pas drôle !
Dans la voiture où Jenny se trouve.
GPS : Vous avez manqué la dernière intersection... faites demi-tour au feu.
FILLE : N'écoute pas cette salope... continue tout droit.
JENNY : Tu es sûre ? Comment te sens-tu, Malcolm ?
MALCOM : J'aimerais être Tim... c'est un veinard... recevoir tous ces cadeaux de toi.
JENNY : Si tu savais...
Dans un taxi.
BETTE : Bonjour, c'est Bette Porter... Peggy, excusez-moi, je ne voulais pas... vous réveiller. Quelque chose est arrivé, et... je ne pourrai pas prendre part au dîner de ce soir. Je suis désolée. Non, je suis... en route pour Los Angeles. Je sais... je suis désolée. Ma partenaire va avoir un bébé... elle est enceinte de onze semaines... et j'ai peur que quelque chose ne lui soit arrivé. Merci... j'apprécie vraiment.
REPONDEUR : Salut, c'est Bette et Tina, laissez un message après le bip. La boîte que vous essayez de joindre est pleine, réessayez plus tard...
Chez Bette et Tina.
ALICE : Ca pourrait être elle !
MARCUS : Tina, je suis désolé... je ne pensais pas que Lei Ling serait si bouleversée.
TINA : J'aurais dû attendre et t'appeler...
MARCUS : Je lui ai dit ne plus t'appeler, promis... j'ai essayé de te joindre, mais ta boîte vocale est pleine.
TINA : Oh merde !
MARCUS : Content de t'avoir vue. Prends soin de toi, au revoir.
TINA : Je suis heureuse que tu sois passé, merci. Bon sang... Merde, le téléphone est toujours débranché.
REPONDEUR : C'est Lei Ling... Ecoute ! Si tu penses... C'est Lei Ling, je n'aime pas être ignorée... Fin des messages.
TINA : Bette n'a pas appelé.
BETTE : Bonjour, c'est Bette, laissez-moi un message... ou essayez de me joindre au "C.A.C."
TINA : Son portable ne répond pas.
KIT : Appelle son hôtel !
TINA : Bette Porter, s'il vous plaît. Comment ? Vous êtes sûr ? Elle a réglé sa note... c'est bizarre. Où est-elle allée ? Elle a bien dû dormir quelque part.
ALICE : Non, je suis sûre qu'elle va bien... elle avait un million de trucs à faire... elle n'a peut-être pas aimé les draps de l'hôtel, ou bien...
TINA : Ouais, c'est probablement ça. Ce n'est rien.
ALICE : Maman est rentrée !
BETTE : Ca va ? Le bébé va bien ?
TINA : Ouais, le bébé va bien, tout va bien.
BETTE : Que s'est-il passé ? J'étais si inquiète ! Tu as laissé tous ces messages et, ensuite, je ne pouvais pas te joindre.
TINA : Alors, tu as pris un avion et tu es rentrée à la maison ?
BETTE : J'étais inquiète. Que s'est-il passé ?
TINA : Il y avait cette fille dingue... la petite amie de Marcus Alenwood... elle était chez l'herboriste chinois... et elle a complètement pété les plombs... je n'ai pas pu le supporter.
BETTE : Je suis revenue de New York...
TINA : Je suis désolée.
SHANE : Alors Bette, comment était New York ?
BETTE : Incroyable... c'était comme si tout New York était au courant de la façon... dont j'ai obtenu "Provocations" au nez et à la barbe du "M.O.C.A."... j'étais comme une star. Peggy Peabody avait organisé un dîner pour ce soir en mon honneur... et je harcelais ce grand donneur... j'espérais l'avoir à mes côtés.
KIT : À présent, tu n'y seras pas.
TINA : Ca doit être les hormones. Je suis...
BETTE : Je suis soulagée que tout aille bien... c'est tout ce qui compte vraiment.
TINA : Je suis désolée.
Sur le bord de la route.
JENNY : J'offre ces cadeaux, ces rares cadeaux... je sais qu'ils ne valent pas grand chose, face à ce que tu m'as offert. J'ai entendu dire que ces organes ne pouvaient survivre hors du corps... plus que quelques heures... mais j'essaierai d'être là, aussi vite que possible. Quoi qu'il arrive... ce sera en moi... dans mon coeur.