BUREAU DU DR. WILSON - INT. JOUR
[Tina est debout dans le cabinet du Dr. Wilson, face à la caméra. Elle prend son sac.]
Tina : Je n'arrive pas à croire ce qui m'arrive.
CHAMBRE DE CANDACE - INT. JOUR
[Plans de Bette et Candace, au lit, s'embrassant passionnément.]
BUREAU DU DR. WILSON - INT. JOUR - SUITE
[Title card: Los Angeles, Present Day]
[Incruste : Los Angeles, De nos jours]
Tina : Quand on l'a fait, je pensais avoir une certaine stabilité.
[Tina enlève sa veste.]
Tina : Que ça marche ou pas, je pensais que Bette et moi, c'était du solide.
CHAMBRE DE CANDACE - INT. JOUR - SUITE
[Retour sur Bette et Candace au lit, en train de s'embrasser.]
BUREAU DU DR. WILSON - INT. JOUR - SUITE
[Tina enlève son chemisier. Le Dr. Wilson se tient non loin d'elle, les yeux plongés dans son dossier.]
Dr. Wilson : Quand aviez-vous l'intention de l'annoncer à Bette ?
Tina : D'un moment à l'autre. Si tout semblait bien se passer et que rien n'allait mal, comme la dernière fois... Je pensais que Bette ne supporterait pas une autre fausse-couche.
[Tina enlève son pantalon et ses chaussures.]
Dr. Wilson : Non ?
[Tina se retourne pour faire face au Dr. Wilson. La lumière du jour qui filtre à travers la vitre révèle une Tina en sous-vêtements. Enceinte.]
Dr. Wilson : Mon Dieu. Et bien...
[Tina se passe la main sur le ventre et sourit.]
Dr. Wilson : Regardez-vous.
Tina : Oui, c'est comme si j'avais...
[Tina se tourne sur le côté. Elle est vraiment enceinte - de plusieurs mois à peu près.]
Tina : ... gonflé d'un coup.
[Tina regarde son ventre, puis le médecin, avant de prendre une blouse posée sur une table, à côté, et de l'enfiler.]
Tina : Je ne suis pas prête à le dire à qui que se soit. Je veux garder ça pour moi encore un moment.
Dr. Wilson : Et bien, ça ne va pas être facile, ma chère.
[Tina attache sa blouse et s'assoit sur la table d'examen.]
Tina : On dirait que je vais avoir ce bébé toute seule.
Dr. Wilson : C'est dommage
Tina : Ne dites pas ça. Plein de gens le font.
[Le Dr. Wilson croise les bras et s'appuie sur la paillasse.]
Dr. Wilson : Et ça ne vous pose pas de problème ?
[Tina marque un temps d'arrêt.]
Tina : Je veux ce bébé plus que jamais.
[Tina s'assoit au bord de la table d'examen, l'air très seule, alors que la caméra zoom arrière.]
[Nouveau générique avec la nouvelle musique, interprétée par Betty.]
CHAMBRE DE CANDACE - INT. JOUR
["Just A Little Lovin'" de Dusty Springfield en habillage sonore. Bette est au lit, seule apparemment, et sourit. Elle glisse sa main sous les draps. Au bout d'un moment, elle les soulève et sourit. Candace émerge de sous les draps. Elles s'embrassent passionnément. Candace caresse le visage de Bette.]
Candace : Je suis si heureuse que tu sois là.
[Bette semble perdue dans ses pensées.]
Candace : Coucou ?'
Bette : Quoi ?
Candace : Hé. Où t'étais ?
[Bette ne répond pas. Elle fixe Candace. Candace a l'air inquiète.]
Candace : Qu'est-ce qu'il y a ?
[Le regard de Bette se perd au loin. Elle a l'air triste.]
INT. JOUR - LE PLANET
[Alice et Shane sont assises à une table, au Planet. Elles boivent un café et parlent. Alice tricote. Shane lit un magazine.]
Alice : Pourquoi j'ai accepté cet article moi. Le tricot, c'est vraiment pas mon truc.
Shane : Bah, c'est très à la mode et tous les homos que je connais le font. Et même quelques hétéros.
Alice : Exactement ! Tu vois, c'est les hommes qui devraient tricoter pendant que les femmes dirigent le monde. C'est comme ça que je vois les choses. C'est ça que je vais écrire dans L.A. Magazine. Excellent.
Shane : (acquiesce) Ouais, vas-y, ils vont adorer.
[Shane se replonge dans son magazine, puis lève à nouveau les yeux vers Alice.]
Shane : Comment va Tina ?
Alice : Et bien, Bette ne l'a toujours pas appelée.
Shane : C'est vraiment pas normal que Dieu laisse deux personnes faites l'une pour l'autre se séparer comme ça.
[Alice interrompt son tricot et prend sa tasse de café. Le regard de Shane est perdu au loin.]
Alice : Tu crois en Dieu ?
[Shane est toujours perdue dans ses pensées. Alice boit son café.]
Alice : Hmm ?
Shane : Qu..?
Alice : Ce café a vraiment un goût de merde. Où est Marina ?
[Alice retourne à son tricot. Shane regarde autour d'elles.]
Shane : J'en sais rien, ça fait des jours que je l'ai pas vue.
Alice : Moi non plus, j'en ai pas la moindre idée.
[Shane regarde autour d'elles.]
Alice : Alors, est-ce que, hum.. t'as envie de parler de quelque chose ou... les amis c'est fait pour ça. Si tu veux qu'on parle.
[Shane tourne une page de son magazine et secoue la tête nerveusement.]
Shane : Non, j'ai rien à dire.
Alice : Shane.
Shane : Quoi ?
[Alice s'interrompt et regarde Shane avec un léger sourire. Shane lève la tête vers elle.]
Shane : Ah, arrête de faire ta lesbienne !
[Alice reprend son tricot. Shane retourne à son magazine.]
Alice : Bon, alors ! T'es revenue de Cherie Jaffe-land ou quoi ?
Shane : Rien n'a changé. Je suis toujours moi.
Alice : Ahh, donc tu vis toujours selon le code.
[Shane lève la tête de son magazine.]
Alice : Tu fais pas dans le long terme.
Shane : C'est pas un code, c'est moi.
[Des talons hauts roses passent le seuil de la porte. Shane lève les yeux et soupire.]
Shane : Et merde.
[Alice lève la tête. C'est Tonya, la fiancée de Dana. Elle voit Alice et Shane, leur fait un signe et s'approche de la caisse pour passer commande.]
Alice : Oh non, je suis pas d'humeur à me taper Cruella ce matin. T'as qu'à dire que ... que je vais pas bien.
Shane : Qu...Quoi ?
[Alice pose son tricot et se tourne vers Shane. Elle lui donne un coup de coude. Shane se rassoit en vitesse et pose son magazine.]
Alice : Prends moi dans tes bras !
[Shane s'exécute.]
Alice : Heu... Je vais me mettre à sangloter et...
[Elles s'assoient tout près l'une de l'autre. Alice prend une tête d'enterrement et parle comme si elle venait juste de pleurer. Shane fait semblant de la consoler.]
Alice : ... ça fait vraiment hyper intime comme moment.
[Shane prend la main d'Alice et acquiesce.]
Alice : (l'air triste) Je veux dire... ça viendrait pas à l'idée de quelqu'un qui a un minimum de cœur de nous déranger.
[Shane secoue la tête mais continue à jouer le jeu. Tonya règle ses achats et se précipite à leur table.]
Tonya : Salut les filles !
[Tonya s'assoit à leur table, ignorant totalement leur moment d'intimité. Alice et Shane font la grimace et laissent tomber leur mise en scène.]
Tonya : Ça ce dégrade ici ! Vous avez appris ce qui est arrivé à Marina ?
Alice : Quoi ?
UN QUARTIER RESIDENTIEL- EXT. JOUR
[Dana fait son jogging dans la rue, en direction de la caméra. Elle est en short et t-shirt et trempée de sueur. Arrivée à la caméra, elle s'arrête et entame une série de pompes en pleine rue, après quoi elle se redresse d'un bond et repart dans l'autre sens.]
LE PLANET - INT. JOUR - SUITE
Tonya : Une dépression nerveuse, la déprime totale, on a dû l'emmener à l'hôpital.
[Alice et Shane la regardent, en état de choc.]
Alice : Qu...
Shane : Elle a essayé de se foutre en l'air ?
Tonya : Elle s'est ouvert les veines, à l'hôtel Bel Air, dans la suite du dernier étage.
Alice : C'est horrible !
[Shane et Alice fixent Tonya, bouches bées.]
Tonya : Elle portait son superbe tailleur Dolce & Gabana, celui avec la coupe homme.
Shane : (à Alice) On devrait aller la voir.
[Alice acquiesce.]
Tonya : Trop tard. Sa mère l'a mise dans un avion, direction Milan. C'est une comtesse, vous savez.
[Alice et Shane continuent de la fixer, complètement abasourdies.]
Tonya : Je sais que c'est une comtesse, Marina est une comtesse.
[Shane fixe Tonya, bouche bée, tandis qu'Alice peine à suivre le flot d'informations délivré par Tonya. Sans même reprendre son souffle, Tonya crie en direction de l'entrée.]
Tonya : Chérie ! Chérie ! Chérie, chérie, viens là ! Salut toi...
[Alice se retourne pour voir Dana entrer, toujours en jogging, couverte de sueur qui lui sourit. Alice se retourne à toute vitesse et fixe la table. Dana s'approche et vient s'asseoir à côté de Tonya.]
Tonya : (à Dana) J'étais justement en train d'expliquer aux filles comment j'ai failli devenir ta future ex-femme hier soir.
Dana : Oh! (glousse de rire) Elle a légèrement flippé avec les « wedding planners » (rires).
Tonya : (aux serveurs) Excusez-moi, on pourrait avoir un thé vert ? Glacé !
[Alice fixe la table, apparemment en proie à une vive émotion. Elle lance un rapide coup d'œil en direction de Dana qui l'observe à son tour. Elles échangent un regard grave. Tonya se retourne et les surprend.]
Tonya : (à Alice) Est-ce que ça va ?
Alice : Hein ? (silence) Oui ! Hum... J'suis sous le choc. A cause de... Marina.
[Alice rebaisse les yeux vers la table. Shane l'observe.]
Dana : Oh oui, on peut remercier le groom. Il est arrivé juste à temps pour l'empêcher de sauter.
Shane : (à Tonya) Attends une minute, t'as dis qu'elle s'était ouvert les veines.
Alice : Oui -
Tonya : (à Dana) Regarde-moi ça ! T'es trempée !
[Tonya entreprend d'essuyer la sueur qui perle au front de Dana avec une serviette en papier. Dana rougit.]
Tonya : C'est pas mignon de transpirer comme ça ?
[Alice détourne le regard. Dana interrompt Tonya.]
Dana : (à Alice) Alors, comment va Tina ? Est-ce que Bette a appelé ?
[Alice secoue la tête.]
Tonya : Apparemment, elle les a surpris dans leur propre chambre.
[Alice secoue la tête en souriant.]
Dana : (sarcastique, à Alice ) OK Mademoiselle Je-Sais-Tout. Comment Tina l'a découvert, alors ?
Alice : (à Tonya) Et bien, en fait, Tonya, hum, elle a deviné quand elles les a vues se toucher les mains... C'est là qu'elle a tout compris.
Dana : (sarcastique, à Alice) Comment elle a pu deviner rien qu'en les voyant se toucher les mains ?
Shane : Les femmes en sont capable.
Alice : (à Dana) Oui, en particulier les gouines.
[Dana fronce les sourcils en direction d'Alice. Tonya reprend le rythme effréné de ses pensées.]
Tonya : En tout cas, je sais pas ce qui a pris à Bette. Je veux dire, on fait pas un coup comme ça à une femme comme Tina pour quelqu'un qui gagne sa vie en plantant des clous !
[Alice lève les yeux au ciel, en riant, soudain agitée.]
Alice : Oh non...! T'es en train de dire, Tonya, qu'à la limite ça aurait pu passer si Candace avait eu un meilleur boulot ?
[Tonya s'apprête à répliquer mais Shane l'interrompt.]
Shane : Les filles, ça nous regarde pas.
Alice : Mais Bette aime Tina, il y a aucun doute là-dessus !
Dana : (à Alice) Bon alors, elles pourraient - pourquoi est-ce qu'elles arriveraient pas à régler ça ?
[Alice fixe Dana, puis regarde Shane.]
Shane : A cause du sexe, et Bette n'y peut rien.
Dana : (à Alice) Alors, si c'est qu'une histoire de cul, ça se contrôle ça, non ?
[Alice fixe Dana d'un air extrêmement triste.]
Tonya : Les femmes arrivent à se contrôler. Pour les hommes, c'est plus dur parce que c'est leur queue qui commande.
Alice : (à Tonya) : Il y a aucune différence entre les hommes et les femmes et c'est le parfait exemple, autrement Bette aurait arrêté ça tout de suite.
Tonya : (choquée) Bette saute toujours la charpentière ?!
[Tonya prend un air scandalisé.]
Dana : Bon sang, ça me fait vraiment mal pour Tina.
[Alice croise les bras et lève les yeux au ciel.]
Shane : Les filles.
Tonya : Et ben... Bette ferait bien de contrôler ses hormones un peu mieux !
Shane : Les filles !
[Tout le monde regarde Shane, qui fixe quelque chose derrière elles. Les filles se retournent pour voir ce que c'est. Tina est là. L'expression sur son visage indique qu'elle a tout entendu.]
EXT. JOUR - EPICERIE FARMER'S MARKET
[Jenny et Gene se promènent sur le marché. Beaucoup de gens font leurs courses.]
Gene : Tu connais ces trucs Japonais, tout fins ?
[Pendant que Gene parle, Jenny regarde les gens autour d'eux. Gene la regarde et continue de parler.]
Gene : Ils ne ressemblent pas vraiment à des champignons, c'est plutôt des nouilles, ou quelque chose comme ça.
[Jenny regarde passer deux couples de lesbiennes. Elles ont l'air heureuses, dans les bras l'une de l'autre, elles prennent des fleurs, ou d'autres choses. Un des deux couples s'embrasse.]
Gene : Je ne sais jamais... heu...
[Jenny est tout à fait absente de la conversation. Elle sourit aux deux couples alors qu'ils passent devant eux. - Gene la regarde elle, puis les femmes.]
Gene : ...quoi faire avec.
[Gene attrape la main de Jenny, la tirant de sa rêverie.]
Jenny : Quoi? Oh, désolée. Tu disais ?
[Gene secoue sa tête, et continue.]
Gene : Je parlais de champignons.
Jenny : Oui, c'est ça, oui, oui. Tu aimes les champignons ?
Gene : Certains.
Jenny : Heu. Moi je m'en méfie vachement. Je me souviens, en CE2, il y avait cette superbe fille. Magnifique. Elle s'appelait, heu...
[Pendant qu'elle parle, elle voit un autre couple de fille qui se balade. Une des deux porte un bébé et l'autre pousse une poussette. Jenny les regarde d'un air rêveur tout en parlant.]
Jenny : ... Miriam, et elle a mangé des champignons sauvages, et est restée trois semaines à l'hôpital, suite à une réaction allergique et...
[Gene regarde fixement les femmes en passant.]
Jenny : Mon Dieu, elle a raté la course de relais et ... wahou. J'avais jamais vu des oignons avec des tiges avant.
[Jenny se dirige vers une vendeuse très sexy qui vend des oignons blancs sur tiges. La vendeuse lui sourit.]
Jenny : Ils n'ont pas le même goût ?
Vendeuse : Sentez-les.
[La vendeuse sourit et lui tend une botte d'oignons. Gene lève les yeux au ciel, l'air délaissé. Jenny sent les oignons et retrousse le nez.]
Jenny : Oh ! Ça sent fort.
[La vendeuse sourit et remet les oignons sur l'étal.]
Gene : (à la vendeuse) Tu veux la baiser ici, ou vous préférez venir toutes les deux chez moi?
[Jenny dévisage Gene, incrédule.]
Jenny : Gene!
Gene : Parce que je crois que mon coloc est pas là.
[Jenny attrape le bras de Gene et l'emmène à l'écart.]
Jenny : Non, non (à la vendeuse) Je suis désolée.
[Jenny s'éloigne de quelques pas, s'arrête et fais face à Gene.]
Jenny : Ok. Qu'est-ce qu'il y a?
Gene : Ecoute, je t'ai jamais forcée, OK ? T'as dit que t'étais d'accord pour qu'on continue à se voir. Alors ?
Jenny : Oui, je sais, je sais.
Gene : Qu'est-ce qu'il y a ?
Jenny : Et je t'ai dit que je t'aimais beaucoup.
Gene : Et bien, c'est vraiment sympa de ta part. Moi aussi je t'aime. Mais on ne fait pas l'amour. C'est simple, je veux juste faire l'amour à la femme pour laquelle je cuisine... et fais des cassettes. Mais tu refuses qu'on fasse l'amour. Et... tu sais pourquoi ? Parce que t'es lesbienne.
[Quelques personnes tournent la tête pour les observer.]
Gene : C'est ça le problème ! Je suis désolé de te balancer ça comme ça mais tu aimes les filles, y'a rien à faire, t'es 100% lesbienne!
Jenny : Je ne crois pas que c'est à toi de le dire.
Gene : OK, alors décide toi !
[Gene donne les fleurs qu'il portait à Jenny.]
Gene : Bonne chance.
[Gene fait demi-tour et s'en va.]
INT. JOUR - TOILETTES DU PLANET
[Quelqu'un tire une chasse d'eau. Alice sort des toilettes et se dirige vers les lavabos. Dana est debout. Alice sourit et se lave les mains. Dana semble nerveuse.]
Dana : Est-ce qu'on va en parler un jour ?
Alice : Parler de quoi ?
[Alice essaie d'attraper une serviette en papier par-dessus Dana. Elles s'observent l'une l'autre pendant qu'Alice s'essuie les mains.]
Dana : Ok.
[Dana secoue sa tête et fait mine de s'en aller.]
Alice : Attends !
[Dana revient sur ses pas et se plante devant Alice.]
Alice : C'était une erreur, c'est ça ?
[Elles se dévisagent l'une l'autre. Dana baisse les yeux puis les relève.]
Dana : Si tu le dis !
Alice : Bon, et toi? Tu n'as rien à en dire ?
Dana : C'est toi qui m'a embrassée la première.
Alice : (gloussant) Je crois me souvenir que toi aussi tu m'as embrassée.
Dana : (après réflexion) Après que tu aies commencé.
[Alice baisse les yeux timidement.]
Alice : Et si je recommençais ?
[Dana est nerveuse. Alice la pousse contre le mur. Elles s'embrassent avec passion.]
INT. JOUR - AU PLANET
[Alice sort des toilettes et retourne rapidement à table, en réajustant ses vêtements.]
Tonya : (à Shane) Oh, tu sais bien... Alice doit savoir.
[Alice s'assied.]
Tonya : Alice, Al, quelle est heu... l'agence d'intérim. Pas Smash Box, l'autre.
[Alice reprend son tricot.]
Alice : Heu, Fred Segal, coiffure et maquillage ?
Shane : Tonya, ça va, c'est bon. L'agence, est bien. Ils m'ont proposé un boulot.
Tina : Qui est la cliente ?
Shane : Heu (elle réfléchit) Ariana, quelque chose.
Tonya : (interloquée) Ariana Huffington ?
Shane : Oui, elle a écrit un bouquin. Elle en fait la promo en ce moment. On la voit dans plein de talk shows.
Tonya : David Letterman, Jay Leno, Bill O'Reilly ? Allez !
Alice : (à Shane) Ariana Huffington a cinquante ans. C'est pas vraiment ton genre. Elle est plutôt extravagante.
Shane : Je vais la coiffer, Al, pas la baiser.
Alice : Oh, d'accord. Parce que l'ancienne Shane l'aurait fait.
Shane : Hmmm.
[Dana revient à table et s'assied.]
Shane : Oui, dans ce cas-là, si elle est canon...
[Alice et Dana se dévisagent.]
Tonya : (à Dana) Chérie, Shane va s'occuper d' Ariana Huffington.
Dana : Quoi, Ariana Huffington ? Elle a cinquante ans, Shane !
Shane : Je vais la coiffer.
Dana : Ah !
Tina : Ecoute, c'est super, Shane. Si les choses se passent bien avec Ariana Huffington... tu pourras peut-être avoir des clients dans le milieu du cinéma. Tu pourrais aller sur les tournages, voyager...
Shane : Ouais; ce serait super !
Tina : Ouais. C'est super. Bon, j'y vais, les filles.
[Tina prend son café et se lève. Elle lève les yeux, et découvre Bette qui s'approche de la table, l'air désespérée. Tout le monde la regarde.]
Bette : Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous demander si je peux me joindre à vous. Je sais que vous pensez toutes que je suis un monstre. J'ai juste ... J'ai quelque chose à dire à Tina.
[Shane se lève.]
Shane : Tu veux qu'on s'en aille ?
[Tina met sa main sur le bras de Shane.]
Tina : Non. (à Bette) Si tu as quelque chose à dire, dis-le ici.
[Tout le monde a l'air mal à l'aise.]
Bette : Tina.... Je n'ai pas cherché... à te voir ou... à t'appeler jusqu'à présent parce que je voulais être sûre... que je pourrais faire ce que tu attends de moi.
[Tina écoute.]
Bette : Je te promets (sa voix tremble). Je ne la verrai plus jamais, je ne lui parlerai même plus jamais, et même, je ne penserai plus jamais à elle.
[Tina ne dis dit rien. Bette est au bord des larmes.]
Bette : Tu me manques. Plus que ça, j'ai besoin de toi. Et je ne crois pas que je... je ne crois pas que je pourrais vivre sans toi.
[Bette attend une réponse. Tina ne dit toujours pas un mot.]
Bette : c'est complètement et totalement fini.
[Shane regarde Bette. Alice et Dana se regardent. Tonya regarde son nombril.]
Tina : Quand est-ce que tu y as mis fin ?
Bette : Ce matin, et je lui ai dit que c'était toi l'amour de ma vie et que je ne savais pas ce qui m'avait pris, que j'avais pas toute ma tête à ce moment là.
[Tina a l'air un peu en colère.]
Tina : Tu le lui as dit en personne ? Ou au téléphone ?
Bette : Qu'est-ce que ça change ?
Tina : Parce que je suis passée devant la maison à deux heures du matin et que ta voiture n'y était pas. (elle crie) Tu l'as baisée toute la nuit avant de lui dire ce matin que j'étais l'amour de ta vie ?
[Tina attrape la table et la renverse violemment. Bette a un mouvement de recul. Tout le monde autour les regarde. Alice essaie de calmer Tina ; Tina la repousse et s'en va. Bette, debout, la regarde partir.]
[Tonya se lève et regarde outrée, sa jupe blanche est maculée de café.]
Tonya : (elle suffoque de rage.)
INT. JOUR - GARAGE D'IVAN
[Plusieurs mécaniciens, hommes et femmes, travaillent sur des voitures de collection.]
EXT. JOUR - GARAGE D'IVAN
[Ivan marche avec Kit parmi des vieux modèles de collection garées dehors.]
Ivan : La location, c'est ça qui fait marcher le business mais ce que je préfère, c'est les voitures de cinéma.
Kit : Les voitures de cinéma ?
Ivan : Oui, celles qu'on voit dans les films.
Kit : Ah, d'accord.
Ivan : Un réalisateur vient me voir et me dit qu'il veut pour Billy Bob la réplique exacte de l'Hemi Under Glass au moteur boosté que conduisait Bob Riggle dans les courses de stock-car du New Jersey quand il était gosse. Il va vouloir les pneus lisses, les écopes, les flammes genre la Panthère Rose, bref exactement comme dans ses souvenirs.
Kit : (elle glousse) Ivan, tout ça c'est du Chinois pour moi. Et tu sais l'effet que ça a sur une fille.
[elles s'arrêtent. Ivan sourit.]
Ivan : Viens à l'intérieur. J'ai quelque chose à te montrer.
INT. JOUR - BUREAU D'IVAN
[Ivan et Kit montent les escaliers jusqu'à un petit bureau au-dessus du garage. Il est plein de pièces auto de collection, d'étagères, de trophées, de posters d'autos de collection encadrés et de vieilles publicités, de calendrier à pin-up des années 50, et du matériel de bureau rétro.]
Ivan : En fonçant dans le mur d'un parking d'hôtel ? C'est pas très crédible comme tentative de suicide.
Kit : En tout cas c'est ce qu'on entend au Planet. Tu sais, je m'en veux... je pensais pas qu'elle souffrait autant.
[Ivan s'assied sur le coin du bureau.]
Kit : Je sais. « Laisse faire » comme on dit.
[kit aperçoit un article de journal encadré sur le bureau d'Ivan. Elle en lit le titre.]
Kit : « I A : Restaure les belles carrosseries pour les stars ». C'est de la bombe, ça, je savais pas...
[Ivan sourit. Kit regarde tout autour, hochant la tête.]
Kit : C'est ton bureau ?
Ivan : Ecoute, je t'ai fait venir ici parce que j'ai un petit cadeau pour toi.
[kit s'assied sur une chaise toute proche. Ivan atteint un tiroir du bureau derrière elle, et en retire une petite boîte à bijoux rectangulaire.]
Kit : Oh, Ivan, je ne peux pas.
Ivan : (souriant) Ce n'est pas ce que tu crois. Ouvre.
[kit prend la boîte et l'ouvre. Elle en sort un trousseau de clés.]
Kit : C'est quoi ?
[Ivan sourit et prend les clés.]
Ivan : C'est la clé de mon appartement. J'habite à deux pâtés de maison du 'Planet'. Je veux juste que tu te sentes libre de venir chaque fois que tu auras besoin de faire une pause au boulot.
Kit : Oh... Il n'y a encore rien de fait. Je dois encore aller à la banque demain et j'ai une réunion, et il va y avoir du boulot, avec la famille de Marina. Sa mère est une sorte de Comtesse.
Ivan : (souriant) C'est peut être une Comtesse. Mais en ce qui me concerne... Kit, tu es une Reine. Tu ne dois pas l'oublier.
[Ivan tend les clés. Kit les prend à contre-cœur. Il y a une clé supplémentaire sur l'anneau. Elle la tient en l'air.]
Kit : Et celle-là, c'est pour quoi ?
[Ivan sourit et s'avance vers une grande fenêtre à l'autre bout du bureau. Elle ouvre les stores et regarde en bas, vers quelque chose à l'extérieur. Kit la rejoint.]
Kit : (interloquée): On dirait ma voiture.
[A l'extérieur, sur le parking, il y a la voiture de kit - la vieille Chevrolet verte déglinguée est désormais rutilante et comme neuve. ]
Kit : Enfin, presque.
Ivan : J'ai fait quelques petits travaux dessus.
Kit : Quelques ? Ah !
Ivan : Une petite restauration pour t'aider à fêter la restitution de ton permis.
Kit : Personne n'a jamais rien fait de tel pour moi. Je ne sais pas comment te remercier.
[kit se rapproche d'Ivan. Elles sont sur le point de s'embrasser. Ivan met sa main sur l'épaule de Kit.]
Ivan : Pas encore.
Kit : Pourquoi ?
Ivan : Parce que tu n'es pas encore sûre. Et je veux... que tu sois sûre. Allez, ma belle. On va faire un tour. Viens.
[kit et Ivan descendent les escaliers, et se dirigent vers la voiture. Kit court jusqu'à elle et la touche. Elle s'appuie dessus et sourit.]
Kit : Oh, oui !
[Ivan ouvre la portière côté conducteur pour elle. Kit s'installe. Ivan va de l'autre côté et monte à son tour.]
Kit : Elle est superbe !
EXT. JOUR - MAISON DE TIM
[Tim charge un camion de déménagement. Il porte des boîtes vides du camion au seuil de la maison. Jenny est assise sur le porche, tout près.]
Jenny : Wahou. Il parait qu'Oberlin est vraiment une super école.
Tim : Ouais, Ils ont une très bonne équipe.
Jenny : (se moquant) Coach Haspel !
Tim : Ils veulent que je sois là-bas dans une dizaine de jours, je suppose que ça va me prendre cinq jours de route pour aller jusqu'en Ohio.
Jenny : Oui. Tu veux toujours avoir ton diplôme d'enseignant ?
Tim : Peut-être. Tu as trouvé un appartement ?
Jenny : Non. C'est déprimant, Tim.
Tim : Tu devrais rester là. Reprends le bail.
Jenny : J'ai absolument pas les moyens.
Tim : Et ton nouveau job ?
Jenny : Heu, serveuse chez Hank 59 ça paie pas si bien que ça.
Tim : Penses-y. Le loyer est payé jusqu'à la fin du mois.
Jenny : Tu es sérieux ? Tu me laisserais rester ici ?
[Tim ferme la porte arrière du camion.]
Tim : Et alors ? Tu crois que je vais te mettre dehors pour le principe ?
[Tim passe devant Jenny.]
Jenny : Tu es sérieux, Tim? Ce serait génial. C'est juste... j'ai besoin de me concentrer, en ce moment, parce que je suis comme... et, ok. Charlotte Birch donne ses cours de maîtrise à l'Université de Californie et j'essaie d'y entrer. Mais j'ai un mal fou à écrire en ce moment, je me sens.... Je me sens comme bloquée.
[Tim retourne à la maison.]
INT. JOUR - ATELIER DE JENNY
[Jenny est assise au bord de son lit, avec son portable et elle écrit. Elle s'arrête et lit à haute voix ce qu'elle a écrit.]
Jenny : (elle lit) « Chaque fois qu'une personne fait l'amour à une autre, chacune de ses précédentes aventures sexuelles entre en jeu. Et cela nous lie tous dans un réseau infini de connections humaines. » (elle réfléchit un moment puis se relit) « Chacune de leurs précédentes aventures sexuelles entre en jeu. Et cela nous lie tous dans un réseau infini de connections humaines. »
[Gros plan sur l'écran du portable. Le curseur est placé à la fin de « connections ». Jenny reste assise un moment, tapotant de son doigt sur le portable. Après un moment, elle se penche sur l'écran et recommence à taper.]
Jenny : (voix off) "Ce que Jane comprenait, c'est que ses parents se disputaient une fois de plus."
PENSEES DE JENNY
[C'est la nuit. Un grand pré vert. On voit au loin les lumières brillantes d'une grande roue et d'un carnaval. Une petite fille est assise sur une couverture, dans le pré, entre un homme et une femme qui sont debout. L'homme crie et menace la femme avec véhémence, mais on n'entend pas ce qu'il dit. La femme, qui ressemble à Robin, a l'air contrarié.]
Jenny : (voix off) Les liens, si tenus, qui les unissaient encore la nuit précédente étaient à présent dangereusement menacés.
[L'homme s'éloigne.]
La petite fille : T'en vas pas.
[L'homme s'arrête et se retourne. C'est Tim.]
INT. JOUR - ATELIER DE JENNY
[Jenny écrit sur son portable.]
EXT. NUIT - MAISON DE BETTE - AU BORD DE LA PISCINE
[Bette est assise sur un transat, savourant un verre de vin, les yeux perdus dans la piscine. Elle boit une gorgée. Derrière elle, Tim se dirige vers son camion de déménagement. Il porte des boîtes vides.]
Tim : Salut.
[Bette ne répond pas.]
Tim : Hé, Bette.
[Bette continue à fixer la piscine.]
Bette : Salut, Tim.
Tim : (après un temps) Heu, je voulais juste te dire au revoir.
Bette : (un peu ivre) Oh, oui, tu vas quelque part ?
Tim : Dans l' Ohio.
Bette : L' Ohio. Vraiment ? Pour longtemps ?
Tim : J'ai trouvé un travail là-bas. Je pars après-demain.
[Bette ne répond pas.]
Tim : Alors, bonne chance.
[Tim s'éloigne. Bette se retourne.]
Bette : Merde... attends.. Tim... (elle se lève) Je suis désolée. Je ne savais pas que tu déménageais.
Tim : Pas de souci, t'en fais pas.
[Bette s'approche de lui et s'assied sur les marches.]
Bette : Tu ... attends ... tu t'installes là-bas pour toujours ?
Tim : Je ne ... je ne sais pas si c'est pour de bon... (il hausse les épaules), ouais... heu.. Je voulais juste te dire, j'ai été content de te connaître.
Bette : (sourit) Moi aussi j'ai été contente de te connaître, Tim.
[Ils se sourient.]
Bette : Tu vas me manquer.
Tim : (il rit tout bas) Qui sait ? Peut-être qu'un pauvre mec va emménager ici avec sa petite amie à la sexualité trouble, et t'auras qu'à lui présenter une de tes amies prédatrices qui la séduira avant de réduire à néant la vie de ce type.
Bette : Tu sais qu'elle a essayé de se tuer ? Elle a essayé de sortir de la route en corniche ou quelque chose dans le genre.
Tim : Marina ?
Bette : Tu sais, je t'en voudrai pas si t'es pas désolé pour elle.
Tim : Non ... je ne souhaiterais ça à personne. C'est juste que ... on ne s'attend jamais à ce que sa vie bascule du tout au tout. Tu vois ce que je veux dire ?
Bette : Oui, je crois
[Bette boit une gorgée de son vin.]
Tim : Tina est dans le coin ? Je voudrais lui dire au revoir.
Bette : Non, elle n'est pas là.
Tim : Bon ... Si je ne la vois pas, tu pourras lui dire au revoir pour moi ?
Bette : (elle sourit) Oui, bien sûr.
[Tim s'en va. Bette se lève, son verre de vin toujours à la main.]
Bette : Hé !
[Bette le prend dans ses bras. Ils restent ainsi un moment puis Tim prend ses cartons et s'en va. Bette se retourne..... et va se rasseoir près de la piscine.]
INT. NUIT - ATELIER DE JENNY
[Jenny regarde son courrier. Elle sort une enveloppe du paquet, l'ouvre et la lit. Elle vient de « Partridge Gill Publishing. Cela dit : « Chère Madame Schecter, nous sommes au regret de vous annoncer que votre manuscrit n'a pu être retenu pour publication... veuillez noter que cela ne remet absolument pas en cause vos talents d'écrivain, mais que selon Partridge... »]
[Jenny se dirige vers la fenêtre, où sont épinglées plusieurs autres réponses négatives . Elle accroche celle-ci avec les autres, et retourne s'asseoir au bureau où s'entassent ses factures.]
EXT. JOUR - UN QUARTIER DE HOLLYWOOD
[On entend de la musique rock. Plusieurs personnes, certaines en costume, vont et viennent. Shane s'avance vers un bâtiment où il est indiqué « Plateau 5 ». Elle lit quelque chose dans sa main.]
INT. JOUR - SALLE DE MAQUILLAGE
[Ariana Huffington est assise en face du miroir. Shane, debout devant le miroir, prépare son matériel de coiffure. Une femme retouche le maquillage d'Ariana et sort. Shane sourit à Ariana dans le miroir.]
Shane : Salut.
Ariana : Salut.
Shane : (souriant) Je m'appelle Shane.
Ariana : (en lui tendant la main) Salut, Shane. Moi, c'est Ariana.
[Shane se retourne et elles se serrent la main.]
Shane : Salut, Ariana.
Ariana : J'aime bien comment vous êtes habillée.
Shane : Merci.
[Note : Shane porte des lunettes, un collier en argent, une chemise blanche avec le col relevé, un jean et une veste de smoking noire.]
Ariana : Pour qui vous habillez-vous ?
Shane: Euh... (avec un petit rire) ... pour moi. Et parfois pour les filles, mais la plupart du temps pour moi.
Ariana : Alors, vous êtes homo ?
Shane : Oui, à 100%
Ariana : Vous savez, j'étais à un dîner l'autre soir ...
[Shane s'appuie contre la tablette]
Ariana : ... et quelqu'un a dit que les gouines étaient les nouveaux pédés. Qu'en pensez-vous ?
[Shane se penche en avant, elle y réfléchit.]
Shane : (souriant) Je pense que les gens cherchent trop à mettre des étiquettes.
[Ariana sourit et acquiesce. Shane passe derrière elle et commence à la coiffer.]
Shane : Alors, quel est le sujet de votre livre ?
Ariana : Il parle de ce pays, de la politique ...
Shane : C'est vrai ?
Ariana : ... de mes idées pour rendre le monde meilleur.
Shane : (souriant) C'est bon pour vous.
Ariana : Et vous, Shane ? Que voulez-vous ?
Shane : Hum... (avec un petit rire) et bien, je n'y ai jamais vraiment réfléchi. Hum.
Ariana : Et l'amour ?
Shane : Non. L'amour est une saloperie. Je veux juste m'amuser et pas me prendre la tête.
[Ariana sourit et hoche la tête. Une jeune femme, Carmen, entre, portant un plateau plein de tasses.]
Carmen : Ça y est, Miss Huffington, voilà votre lait de soja.
[Carmen pose une des tasses sur la tablette et sourit à Shane.]
Carmen : Hum, puis-je vous apporter quelque chose ?
[Shane fixe Carmen, en continuant à travailler sur les cheveux d'Ariana. Ariana sourit à Shane dans le miroir.]
Shane : (elle secoue la tête) Non merci.
Carmen : Faites-moi savoir si vous changez d'avis. Hum, je m'appelle Carmen.
Shane : (souriant) Salut Carmen.
Carmen : Salut.
Shane : (souriant) Moi, c'est Shane.
[Carmen glousse et sort rapidement. Shane et Ariana la regardent partir.]
Shane : A plus.
INT. JOUR - DECOR DE GRAND HALL
[Shane suit Ariana et sa maquilleuse sur le plateau. A mi-chemin, elles tombent sur Carmen, qui pousse un énorme chariot débordant de cassettes vidéos. Elle manque de percuter Shane.]
Carmen : Oh. (en gloussant) Désolée.
Shane : (souriant) Salut.
[Carmen pousse le chariot dans le couloir. Shane sourit en la regardant. Ariana s'approche de Shane.]
Ariana : Ne vous inquiétez pas, je m'en sortirai.
Shane : (elle regarde toujours Carmen) Mais je devrais ... rester avec vous.
Ariana : (souriant) Allez-y.
[Shane regarde Ariana. Ariana sourit et hoche la tête. Shane sourit à son tour, et fait demi-tour pour rattraper Carmen.]
INT. JOUR - COULOIR
[Carmen pousse des portes avec son chariot et se dirige vers un autre couloir. Shane la suit, portant une brassée de cassettes vidéos.]
Carmen : Donc ça, c'est mon job pendant la journée. Heu ... la semaine dernière, j'ai fait assistante de prod chez Fischerspooner video.
Shane : Super.
Carmen : Oui. Je suis DJ, aussi. Le vendredi, je suis au 'Little Temple' sinon, deux mercredi par mois je fais des trucs plus classiques, du 'body wave' et de l''electro', au MRX.
Shane : Génial.
[Elles se regardent tout en continuant à marcher.]
Carmen : (riant) Et toi alors, qu'est-ce que tu fais quand tu coiffes pas ?
[Carmen s'arrête devant une porte. Shane rit.]
Shane : Qu'est-ce que je fais ... pas grand chose. Je traîne.
Carmen : Ouais.
Shane : Quoi que ...
[Shane pose les vidéos qu'elle portait sur le chariot.]
Carmen : Oh, ouais. Ouais. D'accord. Je m'en occupe.
Voix sur le plateau : On a besoin d'une retouche sur Miss Huffington.
[Carmen glousse.]
Shane : On se voit plus tard.
Carmen : D'accord.
[Shane se retourne et redescend lentement le couloir. Carmen réfléchit un moment puis attrape un CD dans le chariot.]
Carmen : Shane ?
[Shane se retourne.]
Carmen : Euh ... tu veux écouter quelque chose de vraiment cool ?
INT. JOUR - STUDIO D'ENREGISTREMENT
[On entend un remix techno du thème de « The L Word » sur les moniteurs du studio. Shane s'appuie contre la table de mixage. Carmen est au commandes, elle a un écouteur collé à l'oreille.]
Carmen : J'ai entendu ce mix au 'Knitting Factory' le week-end dernier. C'est, c'est ... (rires) c'est exactement ce niveau que j'aimerais avoir d'ici 5 ans.
Shane : (souriant) J'adore les filles qui ont de l'ambition.
Carmen : (riant) Va te faire foutre !
[Shane rit.]
Shane : D'accord. Si tu veux.
[Carmen regarde Shane. Shane hausse les épaules avec un léger sourire. Carmen sourit, enlève ses écouteurs et l'embrasse.]
[La musique joue très fort. Les mots suivent le rythme de la musique : « embrasser... ... baiser ... filles ... la façon dont on vit ».]
[Elles s'embrassent passionnément. Shane assoit Carmen sur la table de mixage. Elle enlève sa veste et ses lunettes.]
[Plan sur le moniteur du studio qui vibre en rythme.]
[Shane fait passer la chemise de Carmen par-dessus sa tête ; Carmen a des tatouages tribaux noirs sur les épaules. Elles s'embrassent à nouveau. Shane déboutonne le jean de Carmen, et découvre d'autres tatouages autour de ses hanches. Elle s'interrompt et les regarde.]
Shane : Ouah. Jusqu'où ça va ?
Carmen : Oh. Cela vient de mon père. Je ne l'ai jamais rencontré, mais ...
[Shane retourne Carmen. Les tatouages font le tour de sa taille et se terminent derrière par 2 têtes de dragons qui se font face.]
Carmen : ... c'était soi-disant une espèce de médecin Maya.
[La musique ralentit. Shane embrasse le dos de Carmen.]
Shane : Comment se fait-il que tu ne l'aies jamais rencontré ?
Carmen : Il est mort dans un accident de moto avant ma naissance.
[La musique reprend. Shane embrasse son épaule. Carmen se retourne, et elles s'embrassent. Shane l'assoit sur la table de mixage et l'embrasse en descendant sur tout le corps.]
INT. JOUR - CABINE DE PRODUCTION
[L'équipe de production attend le démarrage du show. Une femme avec un micro-casque sort de la pièce.]
Femme : (furieuse) Ecoute, je veux pas entendre un mot, OK ? (dans son micro-casque) qu'est-ce qui se passe ? Est-ce que quelqu'un peut me trouver Shane ? Bob, va voir au 2 pour moi. Ouais, et bien parce que je l'ai appelée pour une retouche finale il y a 5 minutes, alors où est-elle ?!
INT. JOUR - STUDIO D'ENREGISTREMENT
[La musique rugit dans les moniteurs. Shane fait l'amour à Carmen.]
INT. JOUR - SALLE DE REUNION DU C.A.C.
[Bette est assise à une table avec un jeune homme qui fait une présentation avec son ordinateur portable. Il appuie sur une touche, ce qui fait apparaître une peinture sur l'écran plat accroché au mur.]
Homme : Il va faire un tableau géant pour l'un des murs du couloir, à partir d'animations japonaises. C'est un extérieur interdit...
[Il regarde Bette nerveusement. Elle a l'air contrarié, elle repose sa tête sur sa main tout en feuilletant une brochure. Elle ne lève pas les yeux vers la présentation.]
Bette : (irritée) Continue, Je t'écoute ! Je t'écoute.
Homme : Une installation extérieure interdite, euh, juste sous le pont de l'autoroute 405 à Sawtelle.
[Bette regarde la présentation.]
Bette : Tu sais j'ai vu des extraits du spectacle de Noble où il rampe nu sur une table, en déclamant sa faiblesse et sa perfidie. A ton avis, qui va financer ça ?
Homme : (acquiesçant) Oh, j'ai appelé la fondation Ahmanson.
Bette : Ils ne voudront jamais, ils sont bien trop conservateurs.
[L'homme approuve et retourne à son ordinateur. Bette retourne à sa brochure. James entre. Il pose une note sur la table, devant Bette, où on peut lire : « Candace Jewell au téléphone. »]
Bette : (très fort) Non !
James : (chuchotant) C'est au moins la cinquième fois qu'elle appelle.
Bette : (en colère) Putain, dis-lui d'arrêter d'appeler.
[James ressort. Bette soupire et s'adresse de nouveau à l'homme d'une voix calme.]
Bette : Essaie avec la fondation Peabody. Ils pourraient bien financer un projet avec Noble.
[Bette soupire et se concentre sur l'écran.]
INT. JOUR - RESTAURANT HANK
[Jenny, vêtue d'un uniforme orange de serveuse, arrive de l'arrière salle avec une autre serveuse.]
Serveuse : D'accord, donc tu fais la trois, et je prends la deux et la cinq, d'accord ?
Jenny : D'accord.
Serveuse : Ça te va ?
Jenny : (souriant) Oui.
[Jenny s'approche de clients assis à une table.]
Jenny : Bonjour, comment allez-vous ? Puis-je, euh, prendre votre commande ?
Cliente : Euh, on a quelques questions, est-ce que les hamburgers sont faits avec de la viande de Nouvelle-Zélande ou d'Amérique ?
[Robin entre dans le restaurant.]
Cliente : Je voudrais remplacer la feta par du fromage américain...
[Jenny voit Robin et lui fait un signe. Robin s'assoit à une table près de l'entrée.]
Cliente : ... et un assortiment de légumes à la place des frites.
Jenny : (aux clients) Euh, voulez-vous m'excuser une seconde ? Je reviens tout de suite.
[Jenny s'approche de Robin.]
Cliente : Nous aimerions commander.
Jenny : D'accord (à Robin, souriant) Salut. Comment ça va ?
Robin : Euh, je voulais juste m'assurer que tu vas bien.
Jenny : Ça va. Je veux dire, je vais être une serveuse nulle à chier mais ... ça va, tu sais.
Robin : Visiblement, tu n'es pas au courant.
Jenny : Au courant de quoi ?
Robin : (hésitante) Marina a essayé de se suicider.
[Jenny devient livide, puis elle hoche la tête.]
Robin : Ouais, elle a pris une chambre à l'hôtel 'Bel Air', la suite présidentielle.
Jenny : Tu as dit qu'elle avait essayé, elle ... elle n'y est pas arrivée ?
Robin : Non, apparemment, euh ... des gens dans le couloir l'ont entendu crier, ils ont pensé qu'une femme se faisait agresser alors ils ont appelé la réception. Le groom, euh ...
[Jenny est toute rouge, au bord des larmes.]
Robin : ... a trouvé Marina seule dans la chambre, avec au moins 3 boîtes vides de médicaments, complètement disjonctée.
Jenny : (tristement) Oh, pauvre Marina.
Robin : Ils m'ont appelée. (ton ironique) Je ne sais pas pourquoi, je suppose qu'ils ont trouvé mon numéro dans son sac. J'ai réussi à trouver sa mère, je me suis souvenue que Marina m'avait dit qu'elle vivait en Ombrie.
Jenny : (acquiesçant) Dans une villa.
[Jenny baisse la tête, l'air triste.]
Robin : Jen, je devrais pas te dire ça mais... quand je suis arrivée à l'hôpital (elle hésite), elle disait ton nom.
[Au bout d'un moment, Jenny se retourne et s'en va.]
Cliente : (avec un air snob) Mademoiselle ! Nous aimerions commander.
EXT. JOUR - RODEO DRIVE
[Dana et Tonya descendent le boulevard, elles se tiennent la main. Il y a plein de magasins de chaque côté de la rue et des gens qui se promènent.]
Tonya : Poussin, tu ne vas pas le croire !
[Tonya la tire jusqu'à la vitrine d'un magasin.]
Dana : Wahou ...
Tonya : Regarde ça.
Dana : (elle montre du doigt) Ça ?
Tonya : C'est pas magnifique ?
[Dana se penche près de la vitrine.]
Dana : (lisant) La machine à expresso 'Jura Capresso S8 Espresso' ?
[On voit une énorme machine à expresso au milieu de la vitrine, avec une étiquette de prix.]
Dana : (abasourdie) 1999 $ ? Tonya ! On peut pas mettre ça sur la liste !
Tonya : Et bien Da - (énervée)... les gens n'auront qu'à se mettre ensemble.
[Dana la regarde en se moquant.]
Tonya : Dana, ne sous-estime pas la générosité de nos amis.
[Dana regarde la machine à expresso. Tonya regarde sa montre.]
Tonya : Bon, écoute, j'aimerais te montrer quelque chose chez 'Geary'.
[Tonya s'éloigne. Dana fait une grimace en regardant la machine à expresso, puis la suit. Son portable sonne. Dana regarde l'appelant puis répond.]
Dana : (au téléphone) Allô !
INT. JOUR - SALON D'ALICE
Dana : (hors champ) (au téléphone) Dana Fairbanks.
[Alice est assise dans son salon avec son groupe de tricot. Elle se lève quand Dana répond.]
Alice : (au téléphone) Salut ! Ouais, salut ! euh... Je ... je crois qu'il faut qu'on parle.
EXT. JOUR - RODEO DRIVE
Dana : (au téléphone) Euh... (à Tonya) C'est Robbie, mon ancien partenaire au tennis, avant Harrison ...
Tonya : Oh.
INT. JOUR - SALON D'ALICE
Dana : (hors champ) (au téléphone) J'adorerais te voir. Où et quand ?
Tonya : (hors champ) (on l'entend en arrière du téléphone) Chérie, regarde ...
EXT. JOUR - RODEO DRIVE
Tonya : Je pense qu'on devrait réfléchir à quelques coupes en cristal.
[Tonya se dirige vers un magasin à proximité.]
Dana : D'accord ! Hum-hum.
INT. JOUR - SALON D'ALICE
[Alice est agitée et va et vient nerveusement avec le téléphone.]
Dana : (hors champ) (au téléphone) D'accord.
EXT. JOUR - RODEO DRIVE
Dana : On dit demain matin au 'Runyon Canyon' ?
INT. JOUR - SALON D'ALICE
Alice : (au téléphone) Je ... on se retrouve à l'entrée vers 10h30 ?
EXT. JOUR - RODEO DRIVE
Dana : C'est un peu tôt...
Alice : (hors champ) (au téléphone) D'accord ...
INT. JOUR - SALON D'ALICE
Alice: (au téléphone) Onze heures. Onze heures, c'est parfait.
Dana : (hors champ) (au téléphone) OK, mais tu sais ...
EXT. JOUR - RODEO DRIVE
Dana : (au téléphone) ... avec les embouteillages ... ça pourrait être ... la 405
Alice : (hors champ) (au téléphone) Hum...
INT. JOUR - SALON D'ALICE
Alice : (au téléphone) OK, quatre heures, c'est bien, quatre, euh...quatre heures de l'après-midi. On se voit à quatre heures de l'après-midi.
Alice : (hors champ) (au téléphone) OK, ça marche.
EXT. JOUR - RODEO DRIVE
Dana : (au téléphone) D'accord, salut.
[Dana raccroche.]
INT. JOUR - SALON D'ALICE
Alice : Parfait. Tricotons ... tricotons.
[Alice repose le téléphone et s'assoit. Elle attrape son tricot rose et continue à tricoter.]
Alice : (se souriant à elle-même) Bavardage. (Marmonne) Eclate garantie.
[Une des femmes à côté, se penche vers elle.]
La femme : Ma chère, je ne crois pas que vous pourrez mettre la tête de qui que ce soit dans ce truc.
[Alice regarde ce qu'elle est en train de tricoter. Elle le lève. On dirait une espèce de tuyau rose.]
Alice : Quoique, vous savez. Je pense que ça pourrait faire un très beau harnais pour attacher un gode.
[Alice pose le tricot sur sa taille et grimace. La femme la regarde.]
INT. NUIT - CHEZ BETTE - SALLE A MANGER
[Bette est à table, elle mange un plat chinois à emporter le regard dans le vide.]
Kit : On pourrait au moins se comporter comme des êtres civilisés ?
[Kit arrive de la cuisine, apportant 2 assiettes, des serviettes et des couverts. Elle ouvre une des serviettes et la pose sur les genoux de Bette.]
Kit : Laisse moi parler à Tina.
Bette : Qu'est-ce que tu lui dirais ?
[Pendant qu'elle parle, Kit pose une assiette sous le plat de Bette et verse son plat dans son assiette. Bette continue à manger directement dans la boîte.]
Kit : Ma sœur cherche toujours les embrouilles...Elle mérite d'être punie, mais, malgré tout, elle t'aime plus que sa propre vie. Alors tu devrais arrêter de la punir et revenir essayer de voir comment vous pourrez vivre ensemble pendant au moins 50 ans.
[Kit se rassoit et pose une serviette sur ses genoux. Bette baisse les yeux vers son plat avant de les relever, en larmes.]
Bette : Tu peux toujours essayer.
[Bette ouvre la bouche pour avaler une autre bouchée, et éclate presque en sanglots.]
Kit : Ne fais pas ta Marina
[Bette regarde Kit d'un oeil sévère.]
Bette : Kit.
Kit : Je disais ça comme ça !
[Bette soupire, et attrape son plat.]
Bette : J'ai lu ton business plan. C'est du solide. Je serais ravie de me porter caution.
Kit : (souriant) Et pour le premier versement ?
Bette : Kit, je n'ai pas cinquante mille dollars, pas en liquide, pas que je puisse dégotter comme ça du jour au lendemain.
Kit : Ivan est le seul qui ... qui pourrait peut-être ...
Bette : Ivan, ce n'est pas une bonne idée.
Kit : Pourquoi ça ?
Bette : Parce que ça ne ferait que compliquer davantage la situation. Tu demandes à Ivan d'être ton partenaire en affaires et lui va prendre ça pour une invitation au sens large ...
Kit : C'est toujours pareil avec toi. J'ai un truc impossible à faire, je dégotte la seule solution possible et toi tu me rabaisses !
Bette : Je ne te rabaisse pas.
Kit : (rire) Alors, comment tu appelles ça ?
[Bette se lève et se dirige vers le frigo.]
Bette : Je te montre juste les points faibles de ce qui peut être ou pas une solution au premier abord.
Kit : Et bien... (elle soupire, frustrée) qu'est-ce qui te fait croire que je ne veux pas répondre à cette invitation ?
[Bette revient à table et pose deux bouteilles de Perrier.]
Bette : Mais Kit, parce que tu es hétéro.
Kit : Qui le dit ?
Bette : Tu ne l'es pas ?
Kit : Si, je le suis, mais ce n'est pas à toi, ni à Ivan de me dire ça. Ce que je sais, c'est qu'Ivan est le seul qui puisse dire s'il est un homme ou une femme. Et il m'a dit qu'il se sentait plus homme.
Bette : C'est une illusion, ça ne marche pas comme ça.
Kit : Peut-être dans ton monde... mais « Le-Monde-Selon-Bette » n'est plus aussi solide qu'il l'était, tu vois ce que je veux dire petite sœur ?
[Bette soupire.]
INT. NUIT - ATELIER DE JENNY
[Robin apporte un saladier plein d'eau et un gant de toilette jusqu'au lit où est allongée Jenny.]
Robin : Tu n'as rien à te reprocher, Jenny, elle n'allait pas bien. Je l'ai su dès que je l'ai rencontrée, tu comprends ?
Oublie ça.
[Robin s'assoit à côté de Jenny.]
Robin : Tu es sûre que tu n'as pas besoin d'aller à l'hôpital ?
Jenny : Oh mon dieu, je vais bien.
Robin : Ouais ?
Jenny : Ouais, Je vais bien. (souriant, comme si ce n'était rien) J'ai eu un petit malaise.
[Elles sourient. Robin essore le gant de toilette.]
Robin : (riant) Ouais.
Jenny : (en plaisantant) Ça m'arrive de temps en temps, ça ira. J'espère que quelqu'un s'occupe d'elle.
Robin : Quelqu'un s'occupe de toi..
[Robin pose le gant de toilette sur le front de Jenny. Jenny sourit.]
Robin : Ça va comme ça ?
Jenny : Ma mère avait l'habitude de me mettre ce genre de compresses sur le front.
Robin : Ne me dis pas que je te rappelle une mère indigne.
Jenny : Non, je ne sais pas si c'était le cas. Je veux dire, qui peut dire si une mère est bonne ou mauvaise ?
Robin : Où en es-tu dans ta recherche d'appartement ?
[Robin pose le saladier et le gant de toilette sur une table à côté, et se rassoit.]
Jenny : (dégoutée) C'est galère. Déjà, avec 1000$, je pourrais à peine prétendre à plus qu'un taudis au bord de l'autoroute alors....(souriant), Et Tim qui me dit « T'as qu'à reprendre le bail » ! Je vois vraiment pas comment je pourrais me le permettre un jour ...
Robin : J'ai une proposition à te faire. Pourquoi tu ne viendrais pas chez moi ?
[Jenny se relève, et porte sa main à son menton, elle a l'air bizarre et pas très sure d'elle.]
Robin : Tu sais, le loyer est totalement plafonné, il y a 2 chambres ... J'ai les moyens, tu n'aurais pas à payer.
[Jenny a l'air timide, et secoue la tête.]
Jenny : Je ne peux pas.
Robin : (un silence) Je pense qu'on pourrait être heureuses, Jen.
[Jenny la regarde fixement, toujours pas très sûre d'elle.]
EXT. JOUR - LE PLANET
[Une personne de l'équipe tourne la pancarte 'Ouvert' sur la vitrine, pendant qu'une autre ouvre les parasols sur la terrasse.]
Bette : (hors champ) Alors, qu'est ce qu'il y a ?
INT. JOUR - LE PLANET
[Alice et Bette sont assises l'une à côté de l'autre.]
Alice : Euh, je voulais te demander si tu pouvais t'absenter de chez toi ce soir pendant quelques heures.
Bette : Hum-hum.
Alice : Parce que Tina doit y aller pour récupérer quelques affaires, elle n'a plus rien à se mettre.
Bette : C'est sa maison, elle peut passer quand elle veut.
[Alice a la main sur la hanche et regarde Bette.]
Alice : Tu sais que ce n'est pas vrai.
[Bette lève les yeux au ciel, elle a l'air agacé. Elle soupire.]
Bette : Tu sais ... ce que j'ai fait Alice ... (elle secoue la tête). Je n'ai pas pu m'en empêcher.
Alice : (souriant, incrédule) Alors, faut m'expliquer parce que... Parce que ... Personne t'as forcée sur ce coup-là...
Bette : Tu sais, j'ai vraiment essayé de toutes mes forces mais c'était plus fort que moi.
Alice : T'es amoureuse ?
Bette : (du tac au tac) Non. J'aime Tina. Tina est la seule que j'aime.
Alice : Mais tu continues à te taper Candace.
Bette : En fait, non. Je te l'ai dit, j'ai arrêté dès que j'ai pu.
[Le téléphone de Bette sonne. Elle le sort de sa poche.]
Alice : Dès que tu as pu ? Tu es devenue accro au sexe ou quoi ?
Bette : Non, je ne suis pas accro au sexe, merde !
[Bette coupe son téléphone.]
Bette : Tu sais, dire que le sexe est une dépendance revient à justifier un mauvais comportement, et je sais que je me suis mal conduite, mais je suis prête à en assumer les conséquences.
Alice : Non, tu t'es TRES mal conduite.
Bette : Je sais que j'ai l'air de me chercher des excuses mais tu sais quoi ? Le fait est qu'elle a pas arrêté de me fuir. Elle était dépressive et elle s'est complètement refermée sur elle-même. J'ai bien essayé de lui parler mais elle a refusé tout dialogue.
Alice : Pendant combien de temps ?
Bette : Deux ou trois mois.
Alice : Sur sept ans ? Je pense que tu aurais pu lui laisser un peu de temps.
Bette : Elle m'a abandonnée autant que je l'ai abandonnée. Nous sommes toutes les deux fautives.
Alice : Ouais, mais, une seule d'entre vous a eu un orgasme.
[Bette lève les yeux au ciel et soupire.]
Bette : Va te faire foutre, Alice.
[Bette se lève et part.]
Alice : Evite d'être chez toi ce soir !
EXT. JOUR - IMMEUBLE D' IVAN
[Kit sort de sa voiture, un porte-documents sous le bras, et marche lentement jusqu'au bâtiment. Elle appuie sur un des boutons de l'interphone. On entend l'interphone sonner. Après plusieurs sonneries, sans réponse. Elle lance un coup d'œil à la ronde puis utilise ses clés pour entrer dans le bâtiment.]
INT. JOUR - APPARTEMENT D' IVAN
[On entend rugir de la pop des années 50 sur la stéréo, au moment où Kit utilise ses clés pour entrer.]
Kit : (criant par dessus la musique) Ivan, c'est moi !
[Kit ferme la porte et entre dans l'appartement.]
Kit : (en criant) Je suis un petit peu en avance !
[Kit traverse l'appartement spacieux, modestement décoré mais très classe. L'appartement, comme le bureau d' Ivan, est aussi décoré de vieux meubles rétros et d'époque.]
Kit : (criant) En fait, je suis très en avance ! Je voulais te parler de quelque chose qui me rend nerveuse, puisque tu es si généreuse.
[Kit a trouvé la chambre d' Ivan. Sur la coiffeuse trônent une perruque noire, du déodorant pour homme et de l'eau de Cologne, des bijoux et un gode-ceinture. Elle a l'air intrigué et touche le gode. Ivan sort de la salle de bain en caleçon, les cheveux détachés, en train de se bander les seins. Elle lève la tête juste au moment où Kit la voit dans le miroir. Elle secoue la tête, pousse Kit hors de la chambre et claque la porte.]
Kit : Ivan...
[Kit s'en veut d'avoir fait quelque chose de mal. A travers la porte, elle crie à Ivan]
Kit : (criant par-dessus la musique) Ivan, Je ... Je suis vraiment désolée ! Ecoute, je n'ai rien vu !
[De l'autre côté de la porte, Ivan fait les cents pas, bouleversée, puis elle s'assoit sur le bord du lit.]
Ivan : Kit...
Kit : (criant) Ecoute, Je vais t'attendre dans l'autre pièce !
[Ivan retourne vers la porte et s'appuie dessus.]
Ivan : (retournée) Kit, Je crois que tu devrais t'en aller !
Kit : (criant par-dessus la musique) Ecoute, Ivan, Je vais attendre que tu t'habilles, d'accord, il faut vraiment que je te parle parce que... malgré ce qui vient de se passer.
Ivan : (en colère) Kit ! Ecoute-moi, d'accord ?! Je ... je ... je veux que tu partes ! Tu as compris ? Va t'en !
[Kit fixe la porte. Ivan fait les cents pas, hors d'elle.]
Ivan : Putain !
[Kit s'appuie contre la porte, puis s'éloigne en baissant les bras de dépit.]
Kit : Et Merde.
[A mi-chemin de la porte, elle se retourne, hésite, puis s'en va.]
EXT. JOUR - RUNYON CANYON
[Un parcours de jogging à flan de montagne. On voit des joggers avec leur chien ici et là. Alice grimpe péniblement le parcours en tenue de jogging avec un t-shirt. Dana revient sur ses pas en sautillant tantôt autour d'elle, tantôt à ses côtés.]
Dana : Alors, tu disais ?
Alice : (essoufflée) Et bien ... je disais qu'il est évident qu'il se passe quelque chose entre nous.
Dana : Et tu crois que c'est quoi ?
Alice : Je sais pas, est-ce que... est-ce que t'as une idée ?
Dana : Peut-être. Je ne sais pas (silence). Peut-être qu'on est attirées l'une par l'autre.
[Dana repasse devant, laissant Alice dans la poussière. Dana accélère, laissant Alice dans un nuage de poussière. Alice s'arrête, secoue la tête puis court la rattraper].
Alice : Oui, peut-être bien...
UN PEU PLUS LOIN SUR LE PARCOURS
[Alice, essoufflée, marche d'un bon pas à côté de Dana qui court sans le moindre effort.]
Alice : (à bout de souffle) Bon, d'accord. Peut-être que si on admet qu'on est attirées l'une par l'autre, tu sais, parfois le fait d'accepter quelque chose de tabou peut permettre de s'en débarrasser. (un silence) Je l'admets, je suis attirée par toi.
[Dana s'arrête, puis reprend sa course pour combler son retard.]
Dana : Depuis quand ?
Alice : Je ne sais pas, je ne m'en étais jamais rendu compte avant. (regardant Dana) OK, à ton tour.
Dana : J'admets que tu m'attires.
[Dana s'échappe en accélérant sa course. Alice s'arrête et se penche en avant pour reprendre son souffle. Après quelques secondes, Dana revient et se remet à courir autour d'Alice.]
Dana : Qu'est ce que ça veut dire ?
Alice : Et bien ...
[Dana s'arrête, les mains sur les hanches. Alice est en face d'elle.]
Alice : Ça veut pas forcément dire quelque chose. Tu sais... être attiré par quelqu'un, c'est pas bien grave.
[Dana effectue quelques mouvements d'assouplissement de la taille, puis s'étire.]
Alice : C'est juste une attirance.
Dana : C'est vrai.
Alice : Il faut juste ... qu'on