THE L WORD. 3x07
Los Angeles Opera – 1996. Deux femmes chantent sur la scène, parmi les spectateurs se trouvent Bette et Alice à l’époque où elles étaient ensemble. Bette place l’une de ses mains entre les cuisses d’Alice, cette dernière sentant le plaisir monter au son des voix des deux chanteuses. Alice finit par étouffer un gémissement, au même moment la chanson s’achève. Une femme, les observant avec des jumelles, sourit. Bette applaudit, suivi par Alice, toutes deux le sourire aux lèvres.
GENERIQUE.
Les éboueurs passent dans la rue d’Alice, emportant l’effigie de Dana en carton.
Jenny s’occupe d’injecter le produit hormonal à Max pour sa transition dans leur salle de bain.
JENNY : Comment tu te sens ?
MAX : (Grimaçant) Ca va mieux que la première fois. Oh la vache !
JENNY : (Retirant la seringue) T’sais quoi ? Eh bah ça m’excite vraiment de t’aider à devenir encore plus un mec.
MAX : Euh oui.
JENNY : Ouais. (Max s’agenouille devant elle) Tu crois que j’ai foutu quelque chose en l’air en te donnant ta dose… (Max l’embrasse) quelques jours à l’avance ?
MAX : Non.
JENNY : Non ?
MAX : Billie a dit que ça craignait rien.
JENNY : Ah oui ? Et tu crois tout ce que Billie te raconte peut-être ?
MAX : (Asseyant Jenny sur un meuble ; embrassant ses seins) C’est toi qui a voulu me piquer avant de partir à New York.
JENNY : Oui… parce que je t’ai donné ta première dose, et je vais… Je viens de te donner ta deuxième dose. (Elle l’embrasse) Et je vais te donner toutes les autres parce que ce qu’on fait me fascine.
MAX : Ce que moi je fais. Ouais, c’est moi qui le fais Jenny.
JENNY : Ouais, je sais que c’est toi. (Nombreux baisers) Mais on va le faire ensemble.
Max commence à lui écarter les cuisses, continuant de l’embrasser. Jenny étouffe des gémissements.
Lara et Dana sont à l’hôpital pour le traitement de cette dernière.
CONNIE : Je m’appelle Connie. C’est moi qui vais m’occuper de vous pendant le traitement. (Enfonçant une seringue) Et voilà. Ca va ?
DANA : C’est très froid. C’est normal que ce soit aussi froid ? Ca ne me parait pas normal. C’est pas normal.
CONNIE : Cette sensation ne va durer que quelques minutes. Votre corps va peu à peu s’habituer à la température et la poche va se réchauffer. Vous risquez peut-être d’avoir un peu froid à cause du produit qui circule dans votre corps pendant la durée du traitement, d’accord ? Là-bas, j’ai des couvertures. (S’éloignant) Je vais vous en chercher une. Attendez. Je vais voir si je trouve… (Etalant la couverture sur Dana) voilà, avec ça vous aurez plus chaud. Si, toutefois vous avez des questions ou quelques inquiétudes, n’hésitez pas à m’en parler, d’accord ?
LARA : Merci Connie.
CONNIE : Bon, Dana, callez-vous bien. Essayez de vous détendre. Vous en avez environ pour trois heures, d’accord ?
LARA : D’accord.
CONNIE : (S’éloignant) Et nous avons aussi des lecteurs mp3 avec du Toto, Survivor, White Snake... Enfin, uniquement si vous voulez vous sentir encore plus mal.
Elle s’en va.
LARA : Tu te sens comment maintenant ?
DANA : Tu crois que je me sens comment d’après toi ? Tu crois qu’on sent quoi quand on a l’impression d’avoir de l’eau de vaisselle usagée qui circule dans les veines ? Ca me dégoûte, qu’est-ce que je vais devenir ?
LARA : Mais ma puce, tu es en vie. Je suis là, et tes amies sont là. Et tu as ta famille, et tes fans qui t’adorent.
DANA : Mes fans ?! Mes fans ? Tu t’es baladé sur mon site Internet ? T’as vu ce qu’ils ont écrit à mon sujet ? Y a même un connard qu’a écrit que je faisais semblant d’avoir un cancer. « Elle fait semblant d’avoir un cancer ! » Parce que j’ai enfin gagné un tournoi, je décide de prendre ma retraite.
LARA : Je t’ai dit un million de fois de ne pas lire ces conneries. Je l’ai dit et répété. Et je continuerais à le répéter jusqu’à ce que tu comprennes. (Dana soupire) Je suis là pour toi. Et je n’irais nulle part ailleurs.
DANA : Pourquoi ? Pourquoi t’es encore là ?
Shane et Carmen sont chez un tatoueur, ayant décidé de porter le même.
SHANE : Wow. Je trouve ça très joli.
CARMEN : Ouais ?
SHANE : Ouais. Comment tu te sens ?
CARMEN : Tout va bien.
TATOUEUSE : Voilà, c’est fini. Victime suivante.
CARMEN : (Se levant) Oh, bon sang. Merci.
TATOUEUSE : Je t’en prie.
SHANE : Fais moi voir.
CARMEN : (Regardant dans le miroir sa nuque) Tu le vois là ?
SHANE : Ouais. J’aime bien.
CARMEN : Sûre ?
SHANE : Ouais. J’te jure.
CARMEN : Bon, tant mieux. Parce que c’est pour la vie.
Shane s’assoit à son tour.
TATOUEUSE : Regardez-vous, encore un couple de gouines qui se font faire le même tatouage.
SHANE : Ouais.
CARMEN : En même temps, c’est pas comme si on s’était fait tatouer nos prénoms.
SHANE : Ca aurait été BDLM.
TATOUEUSE : BDLM ?
CARMEN & SHANE : Baiser de la mort.
Tina se fait déposer en hélicoptère sur une piste d’atterrissage.
TINA : Merci.
PILOTE : Bon séjour.
Elle descend. L’un de ses collègues l’attend
COLLEGUE : Bienvenue en Colombie britannique.
TINA : Quoi ?
COLLEGUE : Bienvenue en Colombie britannique. (Ils s’embrassent) J’te souhaitais juste la bienvenue.
TINA : Y avait trop de bruit. J’entendais rien. (Montant dans une voiture) Conduis moi auprès du patron.
COLLEGUE : C’est toi le patron. T’as oublié ?
TINA : (Souriant en coin ; regarde autour d’elle) C’est magnifique.
COLLEGUE : (Commençant à rouler) Tu vois le centre ville de Vancouver est juste là. On tourne les intérieurs à Yalton et la scène de poursuite sera tournée sur l’île de Vancouver.
TINA : Comment est l’équipe ?
COLLEGUE : (Se garant) C’est des canadiens.
TINA : Ce qui veut dire ?
COLLEGUE : Ca veut dire qu’ils bossent dure, (Descendant de la voiture) qu’ils boivent beaucoup et qu’ils ont tous leur histoire de grizzli à raconter. Là, c’est la pause déjeuner. C’est pour ça que c’est aussi calme. Tu as faim ? (L’aidant à descendre)
TINA : Non. Pas du tout. Non, non. J’essaie encore de perdre les kilos que j’ai pris pendant ma grossesse.
COLLEGUE : J’te trouve superbe. (Long regard ; regardant autour) Là, c’est la tente de scientologie.
Ils avancent au long du tournage.
TINA : Quoi ?!
COLLEGUE : J’plaisante. C’est le coin des rafraîchissements. Et ce que tu vois là, c’est la tente des figurants. Le camp de base est là où sont les caravanes.
TINA : Comment va G.J ?
COLLEGUE : Bien. En dehors de son caractère pourri et du fait qu’un gamin de 15 ans lui apprend à faire du snow-board.
TINA : Et Leslie ?
COLLEGUE : On a dû faire appel à une doublure pour la scène d’amour.
TINA : Quoi ? Pourquoi ?
COLLEGUE : Elle a des bleus sur les fesses.
TINA : Oh, c’est pas vrai. Est-ce que t’as au moins une bonne nouvelle ?
COLLEGUE : Ta visite est une bonne surprise.
TINA : Elle a des bleus sur les fesses ?
COLLEGUE : Oui.
Ils rient.
Alice et Uta se baladent ensemble dans la rue.
ALICE : Wow. C’était vraiment incroyable. Sérieux, j’étais… J’ai beaucoup de plaisir à t’écouter. Tes élèves adorent t’écouter aussi. Oui, tu es vraiment un prof incroyable.
UTA : (Enlaçant leurs bras) Va et attrape une étoile filante. Ramasse une racine de mandragore avec un enfant. Dis moi où sont passées toutes ces années ou qui a fondu le pied du diable ? Apprend moi à écouter le chant des sirènes.
ALICE : C’est magnifique.
UTA : (S’arrêtant) Cette église est ma préférée de toutes celles de Los Angeles.
ALICE : Euh oui. Mais j’entre pas là-dedans moi.
UTA : Pourquoi ? Une simple étreinte ne fera pas de toi un vampire, tu sais Alice.
ALICE : Non. Je suis d’accord pour le vampire. C’est pas ça. C’est simplement qu’en ce qui me concerne… que ça craint.
UTA : Dieu ça craint ? C’est sombre et athée comme commentaire.
ALICE : Oui. Ma… Mon ex est ma meilleure amie. Dana. Elle est… Elle n’a que 32 ans et elle a un cancer du sein. Et aujourd’hui c’est sa première chimio. Alors, j’aurais voulu être présente. Alors…
UTA : T’es toujours amoureuse d’elle.
ALICE : Non… Je… Depuis que je t’ai rencontrée, j’dis pas ça pour te faire peur ou quelque chose comme ça, j’avais gardé une sorte d’autel. Et c’est une joueuse de tennis professionnelle, j’avais une petite… enfin une grande… silhouette en carton d’elle. Enfin…
UTA : Oui, on a toutes nos rituels totalement différents. Pour exorciser nos peines de cœur. Tu n’as pas terminé ton rituel Alice.
ALICE : Si. Si, j’ai fini. Je l’ai jeté la semaine dernière après que tu m’aies libéré de ma spirale mortelle.
UTA : Tu as jeté la silhouette ?
ALICE : Oui. J’lai jeté, c’était vraiment très important pour moi.
UTA : Récupère cette silhouette.
ALICE : Mais je l’ai jetée. Elle est loin maintenant. Les éboueurs l’ont emporté ce matin. C’est trop tard.
UTA : Tu as… Tuas mis un talisman dans cette poupée vaudou grandeur nature. Tu ne devrais pas la jeter comme ça. Tu dois la libérer correctement et ensuite, la laisser s’en aller.
ALICE : Ah oui ?
UTA : (Lui prenant la main) Appelle-moi quand tu te seras occupée de Dana.
Elle s’en va.
Au même moment, la silhouette en carton de Dana tombe du camion des éboueurs. L’un d’eux descend du véhicule pour l’y remettre.
Lara et Dana sont dans le bureau du médecin de cette dernière.
MEDECIN : Il se peut que vous ayez des nausées dans la soirée ou dans les jours qui viennent Dana. Alors je vais vous prescrire un médicament qui devrait vous aider. Vous prenez un cachet dans 8 heures environ si vous en ressentez le besoin. Ensuite un comprimé deux fois par jour pendant deux jours.
LARA : Est-ce qu’il y a quelque chose de particulier pour…
DANA : Est-ce que je vais mourir ?
MEDECIN : (Se levant) Vous êtes jeune. Et vous avez toujours eu une bonne hygiène de vie. Alors vous avez une grande chance de guérir et d’avoir une longue vie productive. Ensuite, nous ferons tout ce qui est de notre pouvoir pour augmenter ces chances. Cependant, la chimio a pour effet d’affaiblir les défenses immunitaires, vous devez faire très attention à toutes les infections. Alors lavez-vous souvent les mains, soyez extrêmement vigilante avec la chair de la nourriture, évitez les situations dans lesquelles vous risqueriez de vous couper. Et à moins que vous ayez eu toutes les maladies infantiles, varicelle, oreillons… je vous conseille d’éviter tous contacts avec des enfants qui eux un peu plus de risque d’y être exposés. Ce sont des petits détails qui tombent sous le sens. Des questions ?
DANA : Je vais commencer à perdre mes cheveux quand ?
Le camion avec la silhouette de Dana passe devant le Planet. Kit est occupée à négocier, Billie assis un peu plus loin sur la terrasse.
GARS : Bon tout est là. Vous voulez qu’on procède comment ?
KIT : Vous n’avez qu’à tout déposer, disons près de la scène. Ensuite, ils installeront tout pour les essais qui sont demain.
GARS : Vous voulez qu’on récupère tout demain soir ?
BILLIE : Ouais, tard. Tard demain soir. A la fin du spectacle, vers deux heures.
KIT : Ca parle ?
BILLIE : Le « Ca » c’est monsieur pour toi. (Enlevant ses lunettes de soleil) Super boule de stress.
KIT : Tu t’es vu ? T’as dormi quand pour la dernière fois ?
BILLIE : Me fais pas chier Kit. J’ai dû me branler deux fois aujourd’hui juste pour faire démarrer mon cœur. T’façon je dors pas, j’suis complètement T au cul.
KIT : Complètement T au cul ? Qu’est-ce que ça veut dire au juste ? C’est des initiales de troubles obsessionnels de la queue ou quoi ?
BILLIE : Non. Trouille d’oublier quelque chose. Aide-moi à me lever.
KIT : Bon sang. (Le levant) J’me fiche de ça, tout ce que je veux c’est que tu sois en forme pour demain soir. Et je veux pas de merde avec les B52, d’accord ?
BILLIE : Attends, t’as pas de leçons à me donner. C’est moi qui les amène ici.
KIT : Oui, oui, oui. D’accord, je sais. Je sais que tu les as engagé. Je sais que t’es le meilleur des amis, le plus sympathique. Tout ce que tu voudras. Ca, je le sais.
BILLIE : Tu sais aussi que ton boulot, c’est de servir de l’alcool en essayant de contrôler ton propre vice. Moi, je ne laisse pas le mien interférer dans la bonne marche de ton affaire. Et je n’ai pas besoin d’être au plus bas pour me ressaisir.
Il s’en va. Kit soupire.
Helena parle à la Webcam à ses enfants dans son bureau.
HELENA : Et vous allez adorer ça tous les deux. C’est là qu’on tourne les films. C’est un endroit plein de surprises y a des tas de camions sur le terrain. Et y a aussi des bateaux. Vous verrez tout ça la prochaine fois que vous viendrez me voir.
SON FILS : Maman, on pourra aussi aller voir les costumes ?
On toque à la porte.
HELENA : Vous pouvez entrer ! Oui, bien sûr bébé. Je vous emmènerais voir les costumes.
SA FILLE : Maman, t’as parlé de la fête que Maman a organisée pour nous ?
Dylan rentre dans la pièce et pose des paquets sur le bureau.
HELENA : Oui, Winnie m’a parlé de cette petite fête.
DYLAN : (Regardant l'écran) Oh c'est pas vrai ! Ce sont tes enfants ?
HELENA : Oui, viens. (Montrant Dylan à la webcam) Mes chéris vous voulaient bien dire bonjour à Dylan.
SES ENFANTS : Bonjour Dylan !
DYLAN : Bonjour vous deux ! J'ai hâte de vous rencontrer.
HELENA : Viens voir, approches. (A ses enfants) Les chéris, maman va devoir y aller. Je suis désolée. Mais on se reparlera demain, d’accord ? Bisous mes chéris.
SES ENFANTS : Bisous maman !
HELENA : Au revoir mes trésors.
SON FILS : Je t’aime.
HELENA : Je vous aime aussi.
SES ENFANTS : (Faisant des signes de main) Au revoir !
Helena ferme la conversation.
DYLAN : Ca alors. C’est vraiment génial de pouvoir voir tes enfants pendant que tu leur parles.
HELENA : Oui. Je leur parle tous les jours.
DYLAN : (Prenant un des sacs qu’elle a amené) Mais je passais dans le quartier, j’ai eu envie de t’apporter quelque chose.
HELENA : (Le prenant, le sourire aux lèvres) Merci. J’suis contente que tu sois passée. (Ouvrant le sac) Oh ! Une barre de chocolat aux céréales et un pot de confiture ! (Elles rient) Deux de mes gourmandises préférées. C’est fantastique. (Elle se lève et lui embrasse la joue) Merci. (Un malaise se fait sentir, Dylan essayant d’embrasser Helena. Celle-ci se dégage) Comment avance le montage ?
DYLAN : Tu ne m’as pas appelée.
HELENA : Ecoute Dylan, je me suis fait la promesse de ne plus jamais coucher avec des gens mariés.
DYLAN : Mais Danny c’est mon copain. (S’approchant) On n’est pas mariés. On vit ensemble.
HELENA : Oui, mais en langage de lesbiennes, tu es mariée. (Reculant) J’ai eu envie de te téléphoner, mais c’est vraiment une situation difficile pour moi. C’est vrai, tu es avec quelqu’un d’autre. Et tu es hétéro. En tout cas, c’est ce que tu m’as dit.
DYLAN : Je suis hétéro.
HELENA : Je sais Dylan. Mais c’est rédhibitoire pour moi. Ce qui démarre dans le chaos, se finit dans le chaos.
DYLAN : Je t’aime beaucoup. (S’approchant à nouveau d’Helena) Oh oui, beaucoup !
HELENA : Qu’est-ce que ça veut dire, Dylan ? (Dylan la plaque au mur et l’embrasse) Je ne veux pas être le mensonge que tu racontes à tout le monde.
DYLAN : Alors, qu’est-ce que tu veux ?
HELENA : Voyons, tu sais très bien ce que je veux. Mais je ne le veux pas à moitié ! Et surtout pas que ce soit aux dépens d’une autre personne. (Se dégageant d’un baiser de Dylan) Je crois qu’on devrait rester amies. Tu veux bien essayer ?
Elles se fixent longuement.
Alice se laisse flotter dans la piscine de Bette et Tina. La plupart des filles sont présentes.
SHANE : (La touchant) Eh Alice ! Réveille-toi. (L’éclaboussant) Allez ! (Alice ouvre les yeux) Alice ! (Elle et Carmen montrent leur tatouage à la nuque) Qu’est-ce que t’en dis ?
HELENA : (Nageant pour les rejoindre) Je les trouve vraiment discrets.
SHANE : Sérieux ?
HELENA : Ouais.
ANGUS : (Préparant le barbecue) Je m’étais fait tatouer le prénom de ma première copine sur la cheville. J’ai dû le faire enlever.
KIT : Ah oui ? Et pourquoi tu ne l’as pas fait changé en autre chose ?
[Ecrit par treehill13]