Article de Allure du 21/11/19

Article de Allure en date du 21 novembre 2019                            proposé et traduit par Winter :

                                      Jennifer Beals parle du redémarrage très attendu de L Word

Voici ce qu'elle a à dire sur l'évolution du personnage de Bette au cours des dix dernières années.

J'ai une confession à faire : Bette Porter de The L Word (et il suffit de dire Jennifer Beals) est une énorme partie de mon histoire d'origine étrange. Lorsque la série originale a été diffusée pour la première fois, je ne fréquentais encore que des hommes et je la diffusais au coup par coup sur mon Macbook merdique, laissant les mémoires d'épisodes de 50 minutes pendant au moins deux heures et les regardant à une qualité extrêmement faible. Lorsque j'ai récemment divulgué cela à une amie, elle m'a dit : « Ton réveil queer a été extrêmement lent et un peu illégal. » Mais qui est parmi nous ?

La série originale était une balise. Quand elle a été diffusée, elle est restée seule - il n'y avait rien de tel pour les lesbiennes, les autres femmes identifiées par les queers et les nombreuses personnes non binaires qui se sont représentées dans les personnages de la série. Cela dit, ce n’était pas sans problèmes. Les personnes bisexuelles étaient souvent traitées comme des personnes de second rang par rapport aux lesbiennes, en particulier les lesbiennes « étoiles d'or ». Toutes les représentations des travailleuses du sexe semblaient indiquer que la seule raison pour laquelle une personne s’engagerait dans cette voie était si elles avaient subi un traumatisme dans le passé ou si elles avaient désespérément besoin de cet argent.

Mais, pris dans le contexte de l'époque (l'émission initialement diffusée entre 2004 et 2009), lorsque la représentation était minimale et que, dans le discours traditionnel des LGBTQIA +, les mots « égalité de mariage » étaient synonymes d'égalité même, l'émission prenait encore beaucoup. J Beals reconnaît que même si la série a fait beaucoup de bien, des erreurs ont été commises en cours de route. « Vous ne pouvez pas vous en remettre à 100%, vous ne pouvez pas », admet-elle dans une interview avec Allure. « Mais vous pouvez faire de votre mieux. Avec l'original, je dirais à Ilene [Chaiken]: "J'espère que nous atteindrons une seule fille, une seule fille, peut-être dans le Midwest, qui se sentira seule", et elle se disait : "Faisons simplement une bonne émission". »

Et il est sûr de dire que l'émission a effectivement atteint beaucoup plus qu'un simple spectateur. En fait, le commentaire numéro un, Beals dit que les fans lui disent : "Merci", avant même qu'ils ne lui racontent l'histoire de leur coming out.

Maintenant, avec le mot L: Generation Q

"La famille choisie peut être peut-être même plus aimante et plus tolérante que votre famille biologique, et ce n'est pas grave."

Au lieu d’essayer de recréer la série originale, Generation Q souhaite recevoir une multitude de nouveaux personnages LGBTQIA+ issus d’une nouvelle génération. J Beals reconnaît que la communauté queer n'est pas un monolithe et que la représentation dans les médias est beaucoup plus diverse que lorsque l'original a été diffusé, ce qui allège un peu la pression du redémarrage et offre un peu plus d'espace pour jouer. La version originale de L Word était grande sur le thème queer de la famille choisie, et il ressort clairement de l'épisode pilote (dont j'ai regardé un visionneur) que la génération Q sera en proie à des occasions non seulement de continuer à explorer ce thème, mais aussi de faire du mentor.

“Je pense que le thème de la famille choisie se retrouve presque dans toutes les histoires, vraiment. Cela se retrouve certainement dans l’intrigue de Dani, et il en va de même pour Bette. En particulier avec les nouveaux personnages, je pense - quand vous êtes plus jeune et peut-être plus récent dans votre communauté, il devient vraiment crucial de comprendre qu'il existe une famille biologique, puis que votre famille choisie peut être, peut-être, encore plus aimante et accepter que votre famille biologique, et ce n'est pas grave », dit-elle.

Dans la nouvelle série, Bette se présente aux élections et l'une de ses plates-formes prend position sur la crise des opioïdes. Et, légère alerte spoiler

Bien qu'elle ne puisse pas me dire exactement ce que Bette a vécu, nous parlons un peu de son évolution depuis sa dernière visite il y a 10 ans. Pour ceux qui ne se souviennent pas, elle et Tina étaient ensemble, élevant la petite Angie et envisageant de déménager à New York. Elle était toujours aussi passionnée et - un suspect du meurtre de Jenny (non, je n’ai pas demandé à J Beals qui a tué l’écrivain devenu cinéaste que nous aimions tous détester). «Elle était une personne très passionnée dans la première série. Très rapide à la colère, mais aussi très vulnérable, et qui revient après 10 ans… Eh bien, sa vie a connu des défis, et il semble qu'elle soit beaucoup plus solide, mais il ne s'agit peut-être que d'une façade », J Beals taquine.

«Je ne suis pas parfait, je pense, mais il faut essayer. Tu dois commencer quelque part.

J Beals a également évolué au cours des 10 dernières années. Entre le travail sur L Word original et la suite, elle a remporté deux nominations au NAACP Image Award, une nomination au Satellite Award, et a reçu le prix Ally for Equality de la Campagne des droits de l'homme pour son soutien à la communauté LGBTQIA + en 2012. Je lui demande ce que le mot "allié" signifie pour elle.

« Cela veut dire que je suis extrêmement privilégié d’être une femme hétérosexuelle jouant un personnage lesbien. Cela signifie être là pour la communauté LGBTQIA+ quand et comment je peux, et cela signifie écouter », explique J Beals. « Je ne suis pas parfait, je pense, mais il faut essayer. Tu dois commencer quelque part. »

Être une alliée implique notamment de travailler à la création d’un avenir meilleur, ce que J Beals accomplit dans son travail d’ambassadrice itinérante C40

S'engager dans l'activisme pour le changement climatique peut sembler écrasant, mais apporter de petits changements et penser localement est un excellent moyen de commencer. «Je comprends l'inquiétude, mais je sais que nous pouvons le faire. En quelque sorte, je trouve un moyen de mettre les mains dans le sol pour comprendre ce pour quoi je me bats, pour que ce ne soit pas seulement une idée conceptuelle, mais une chose réelle », dit-elle. Et c’est à ce moment-là que nous revenons à l’idée de famille, choisie ou non. En fin de compte, c’est vraiment ce dont il s’agit - que vous combattiez le changement climatique ou que vous vous battiez pour une meilleure représentation dans les médias, vous le ferez probablement pour créer un monde meilleur pour ceux que vous aimez.

C’est à ce moment-là que je la remercie pour son travail, même imparfait (car, comme nous l’avons déjà reconnu, nous le sommes tous) et lui raconte ma propre histoire, même si sa réponse est juste pour moi. Cependant, elle me laisse un conseil important que je partagerai. « Chérissez votre famille choisie. Chérissez votre famille choisie et prenez soin d'elle. »